Les Sénégalais sont appelés aux urnes ce dimanche 24 mars 2024, pour élire un nouveau président. Un scrutin qui intervient après plusieurs semaines de crise dû à l’annulation, puis le report de la présidentielle.
Pour une première dans l’histoire politique du Sénégal, le président sortant ne brigue pas le suffrage des Sénégalais. L’élection qui devrait se tenir le 25 février 2024 a été reporter par le président de la République à quelques heures du démarrage de la campagne.
Cela a été motivé par des soupçons de corruption des juges du conseil constitutionnel portés par le parti démocratique sénégalais dont le candidat Karim Wade a été recalé par le conseil.
« Notre pays est confronté depuis quelques jours à un différend entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, en conflit ouvert sur fond d’une supposée affaire de corruption de juges », avait expliqué le président estimant que cette situation menace la crédibilité du scrutin.
Ainsi une commission d’enquête parlementaire est mise en place par les députés du PDS en coalition avec des députés de la majorité pour mettre la lumière sur ces faits. Le PDS accuse le premier ministre d’alors et nos moins candidat de la majorité présidentielle d’avoir corrompu les juges du conseil pour éliminer leur candidat.
Après plusieurs rebondissements la commission a été dissoute pour donner suite à la plainte du juge Cheikh Ndiaye. Le président de la République avait par la suite organisé un dialogue national, les 26 et 27 février à l’issue duquel la date du 2 juin 2024 a été retenue pour l’organisation de l’élection présidentielle.
En même temps, 16 des 19 candidats retenus avaient saisi le conseil constitutionnel pour la tenue de la tenue de la présidentielle avant le 2 avril date de la fin du mandat du président de la République.
Finalement, la juridiction électorale avait rejeté toutes les propositions issues du dialogue nationale, avant de fixer la date de l’élection au 31 mars 2024.
Le 7 mars, Macky Sall et le Conseil constitutionnel s’accordent sur la date du 24 mars 2024 impliquant que la campagne présidentielle se déroule en plein mois de ramadan une première dans l’histoire du Sénégal. La durée de la campagne est par ailleurs réduite de 21 à 17 jours pour permettre l’organisation de ce scrutin express.
Le 14 mars, dans le cadre d’une loi d’amnistie votée à l’assemblée nationale Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye son candidat sont libérés de prison à moins de dix jour de l’élection des manifestations de joie ont éclaté dans les rue de la capitale suscitant la ferveur des militants.
Le jour suivant, une ultime requête du camp de Karim Wade visant à faire interdire le scrutin au motif d’un délai d’organisation trop court est rejetée par la Cour suprême, qui lève ainsi le dernier obstacle potentiel à la tenue de l’élection présidentielle le 24 mars.
Karim Wade a ensuite rejoint à la surprise générale le candidat de la « coalition Diomaye Président » qui a enregistré plusieurs ralliements.