Le Sénégal, une nation en pleine évolution, se prépare à affirmer sa souveraineté économique face aux institutions de Bretton Woods et autres institutions de développement international. Cette démarche décisive est marquée par l’arrivée d’une nouvelle génération de dirigeants, qui hérite d’un pays confronté aux défis de la dette, de la dépendance économique et d’une économie mal équilibrée.
L’Afrique subsaharienne, y compris le Sénégal, a longtemps souffert des conséquences négatives de la pression exercée par les institutions de Bretton Woods. Ces dernières ont souvent imposé des politiques « one-size-fits-all », qui ignorent les spécificités locales et les besoins réels des pays en développement. Le résultat a été une explosion de la dette, qui a réduit la capacité du gouvernement sénégalais à investir dans les secteurs clés du développement, tels que l’éducation, la sécurité sociale et les infrastructures.
En dépit du talent et de l’expertise des cadres africains au sein de ces institutions, ils semblent souvent plus disposés à servir de bouclier qu’à exercer une influence efficace en faveur des pays africains. Cette observation souligne l’importance d’une réévaluation des relations qu’entretient le Sénégal avec les institutions de Bretton Woods et d’une démarche visant à renforcer sa souveraineté économique.
Le chemin vers la souveraineté économique passe par une réduction de la dépendance du pays aux institutions de développement international. Cela implique la promotion des investissements dans les secteurs clés pour le développement durable et inclusif, tels que l’agriculture, l’éducation, la sécurité sociale et les technologies de l’information.
La nouvelle génération de dirigeants sénégalais a l’opportunité unique d’adopter une approche différente pour renforcer la souveraineté économique du pays. Il s’agit essentiellement d’une nouvelle approche qui favorise une économie de marché plus forte et plus résiliente.
Le moment est arrivé pour les autorités sénégalaises d’adopter des mesures importantes pour réorienter les politiques économiques du pays vers une souveraineté nationale renforcée. Cela doit inclure la réduction des pressions extérieures, la diversification des partenariats économiques et la mise en place de politiques qui favorisent l’indépendance économique.
Le Sénégal doit également se concentrer sur la gestion efficace de ses ressources endogènes, y compris la renégociation des contrats sur nos ressources naturelles, la réforme des pratiques fiscales et la rationalisation des ressources publiques.
Enfin, le Sénégal doit adopter une approche proactive pour gérer sa dette, y compris la réduction des taux d’intérêts, la conversion de ces intérêts en capital et l’élaboration d’un plan de restructuration de sa dette. La récupération des avoirs illégalement subtilisés et l’engagement dans des partenariats financiers diversifiés, pour une mobilisation accrue des investissements directs étrangers, le rôle central de la diaspora pour des investissements privés massifs et le transfert de technologies, sont également des voies pour renforcer les capacités du Sénégal à maîtriser sa nouvelle dynamique économique.
Le Sénégal a le potentiel d’affirmer sa souveraineté économique et de construire un développement durable et inclusif sur la base de ses propres ressources et compétences. Pour y parvenir, il est essentiel que le pays se concentre sur la mise en place de politiques et de pratiques économiques qui favorisent l’indépendance, la justice et le bien-être de tous les Sénégalais.
Avec toute notre considération et notre engagement pour un Sénégal souverain et prospère.
Dr Idrissa DoucouréPrésident du Conseil Mondial des Investissements & des Affaires, Londres PhD en variabilité climatique, Exécutive MBA, Ingénieur en Génie Hydro-agricole
Magaye GAYE, Economiste international