Bassirou Diouf, urbaniste sénégalais, a profité de son passage au journal de 13h de la Radio Télévision Sénégalaise (RTS) pour interpeller l’État sur la nécessité de créer un Ordre national des urbanistes du Sénégal. Cette initiative vise à lutter contre la dégradation préoccupante du littoral de Dakar.
M. Diouf a souligné un problème majeur dans le secteur urbain sénégalais : l’absence d’un ordre des urbanistes. Contrairement aux architectes, avocats et géomètres qui possèdent tous un ordre professionnel, les urbanistes sénégalais ne disposent que d’une association. Cette lacune entrave la régulation et l’organisation de la profession.
« Il y a un problème qui se pose dans le secteur urbain, c’est que les urbanistes n’arrivent pas à avoir un ordre. Il n’y a pas d’ordre des urbanistes au Sénégal. Les urbanistes n’ont qu’une association alors que tous les corps de métier qui réagissent dans leurs secteurs ont un ordre », a-t-il souligné.
Pour rectifier cette situation, M. Diouf exhorte ses collègues urbanistes à s’inspirer des autres corps de métier en concrétisant les textes déjà élaborés et transmis au ministère de l’Urbanisme depuis plus de vingt ans. Il voit dans l’initiative « Jubbanti » (ou redresser) une opportunité pour faire avancer ce dossier.
« Les urbanistes doivent donc s’inspirer de ces corps de métier en concrétisant les textes élaborés et transmis au ministère de l’urbanisme depuis plus de 20 ans. C’est l’occasion avec le slogan ‘Jubbanti’ ou redresser de mettre ce dossier des urbanistes dans cet espoir de correction », a-t-il expliqué.
En ce qui concerne la dégradation du littoral de Dakar, Bassirou Diouf a identifié plusieurs niveaux de responsabilité. L’État et ses services, par leurs attributions et changements de natures juridiques, ainsi que les particuliers occupant les lieux de manière irrégulière, sont tous en cause.
Pour remédier à cette situation, il propose l’élaboration d’un document spécifique, accompagné d’un règlement particulier, en parfaite synergie avec tous les acteurs du secteur de l’occupation du sol. Ce document serait essentiel pour gérer les avancées de la mer et la gestion des eaux de ruissellement.
« Il faut un document spécifique accompagné d’un règlement particulier qui sera l’objet du concours de tous les acteurs qui sont dans l’urbanisation pour gérer autant le volet avancé de la mer, de la gestion des eaux de ruissellement. C’est la meilleure solution pour sauver le littoral », a-t-il déclaré.
Pour améliorer la surveillance et le contrôle de l’occupation du sol, l’urbaniste propose également que la Direction Générale de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Descoss) soit dotée de moyens suffisants, notamment l’utilisation de drones.
« Rien n’empêcherait à ce que la Descoss aie des drones de surveillance pour vraiment s’occuper des occupations de la corniche au jour le jour d’autant plus que depuis ces années, le contrôle est plus accru. Maintenant, il faut renforcer cet aspect sécuritaire », a-t-il ajouté.