Après une journée marquée par des violences qualifiées de « chaos » et la fermeté affichée par le président William Ruto, l’opposition kenyane a annoncé une nouvelle manifestation pacifique ce jeudi. Cette annonce fait suite aux événements tragiques de mardi, où au moins 13 personnes ont été tuées lors de la mobilisation contre le projet de budget 2024-25, selon une association de médecins.
Mardi soir, Nairobi a été le théâtre de violences, de pillages et de chaos. La journée a été marquée par une répression sévère des manifestations par les forces de l’ordre. Le président Ruto a condamné les actes de violence et a affirmé que « la violence et l’anarchie » seraient fermement réprimées.
En réponse, l’une des figures de la contestation antigouvernementale, la journaliste et militante Hanifa Adan, a appelé à une nouvelle marche pacifique ce jeudi. Dans un message sur le réseau social X, elle a écrit : « Tout le pouvoir souverain appartient au peuple du Kenya. Vous ne pouvez pas tous nous tuer. Demain, nous marchons à nouveau pacifiquement en portant du blanc, pour tous les nôtres tombés au combat. Vous ne serez pas oubliés !!! ».
Ce mercredi matin, Simon Kigondu, président de la Kenya Medical Association, a fait état à l’AFP d’« au moins 13 personnes tuées », tout en précisant que ce chiffre n’était pas définitif. Les autorités n’ont, de leur côté, fourni aucun chiffre officiel sur le nombre de victimes.
Ces manifestations font suite à un projet de budget controversé pour 2024-25, qui prévoit des hausses de taxes. Le texte a été voté mardi au Parlement et doit encore être promulgué par le président Ruto.
Simon Kigondu a exprimé son choc face à la violence de la répression : « Nous n’avons jamais vu ça auparavant. Nous avions vu des violences en 2007 à la suite des élections, mais jamais un tel niveau de violence contre des personnes non armées. »