« LE RÉFÉRENTIEL SÉNÉGAL 2050 EST UNE CONTINUITÉ DU PSE » YOUSSOU DIALLOPRÉSIDENT DU CLUB SÉNÉGAL ÉMERGENT

Le président du Club Sénégal Émergent, Youssou Diallo, était l’invité de la matinale Salam Sénégal sur Radio Sénégal Internationale, ce mardi 15 octobre 2024. Lors de cet entretien, plusieurs sujets politiques ont été abordés, notamment le lancement par les nouvelles autorités du Référentiel Sénégal 2050, dirigé la veille à Diamniadio par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye.

Selon Youssou Diallo, bien que les nouvelles autorités aient introduit le Référentiel Sénégal 2050 en remplacement du Plan Sénégal Émergent (PSE), il n’y a pas de véritable rupture dans la méthodologie adoptée. « Pour moi, il n’y a pas de rupture parce que ce référentiel c’est la même méthodologie que le Plan Sénégal Émergent (PSE), » a-t-il affirmé. Il a expliqué que, tout comme le PSE, le Référentiel Sénégal 2050 se base sur un plan à long terme, avec un diagnostic initial et des axes stratégiques identifiés pour guider le pays vers ses objectifs de développement.

Youssou Diallo a également souligné que certaines nouveautés ont été introduites dans le Référentiel, notamment la bonne gouvernance et l’engagement panafricain, ainsi que la souveraineté économique. Toutefois, il considère ces ajouts comme des extensions du PSE plutôt que des ruptures fondamentales. « C’est une continuité positive, » a-t-il ajouté, insistant sur le fait que l’essentiel de la structure et de la vision reste inchangé.

Le président du Club Sénégal Émergent a toutefois noté que certains aspects des promesses électorales des nouvelles autorités, notamment en matière de souveraineté économique, n’ont pas encore été concrétisés. « Moi j’attends plus qu’ils me disent que le Sénégal va sortir de la zone CFA, qu’ils vont renvoyer les bases françaises, qu’ils vont nationaliser les entreprises », a-t-il déclaré, en rappelant que ces promesses étaient au cœur de la campagne électorale. Il s’est également dit surpris par le changement de ton du Premier ministre, qui a récemment appelé à un « sursaut national et à un consensus », une approche différente de son discours habituel.

En dépit du lancement du Référentiel Sénégal 2050, Youssou Diallo a insisté sur le fait que les préoccupations immédiates des Sénégalais ne se trouvent pas dans des discours de long terme sur la souveraineté économique ou l’émergence. « Les Sénégalais les attendent plus sur la cherté de la vie. Les jeunes qui étaient avec eux veulent du travail », a-t-il rappelé. Il a mentionné d’autres défis urgents tels que la lutte contre l’immigration clandestine, la réduction des coûts de la scolarité, et l’accès aux soins médicaux, qui selon lui, exigent des solutions concrètes et rapides.

Monsieur Diallo a également commenté la question de la dette du Sénégal, en indiquant que cette dernière résulte d’un ensemble de causes, notamment la pandémie de COVID-19, les manifestations des années précédentes, ainsi que les répercussions de la guerre en Ukraine. « S’endetter, ce n’est pas une mauvaise chose, mais c’est ne pas pouvoir rembourser qui est mauvais », a-t-il précisé. Il a souligné que les critiques récentes du gouvernement sur la gestion des finances publiques devraient être appuyées par les chiffres certifiés de la Cour des comptes, seule institution compétente pour juger de ces questions. « Le plan qu’ils ont présenté, c’est avec les chiffres de la Cour des comptes, » a-t-il rappelé, appelant à davantage d’objectivité dans l’analyse des causes de la dette.

Pour Youssou Diallo, le Référentiel Sénégal 2050 marque une continuité avec les approches précédentes, notamment le PSE, même si des ajustements importants ont été apportés. Toutefois, il reste convaincu que les Sénégalais attendent des résultats concrets et immédiats, notamment sur les questions économiques et sociales.