« C’EST LE GOUVERNEMENT SÉNÉGALAIS QUI A DÉCIDÉ DE NE PAS RECONDUIRE LES ACCORDS DE PÊCHE JUGÉS NUISIBLES POUR SES PÊCHEURS ET SON ÉCONOMIE »

Les membres du gouvernement sénégalais ont apporté, mercredi, des éclaircissements importants concernant l’accord de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne, à la veille de son expiration prévue le 17 novembre 2024.

Ce protocole de mise en œuvre de l’accord, qui régit les conditions de pêche pour les navires européens dans les eaux sénégalaises, ne sera pas renouvelé, selon les responsables gouvernementaux, qui soulignent que l’État du Sénégal cherche une nouvelle approche pour la gestion de ses ressources naturelles.

Dr Fatou Diouf, ministre de la Pêche, des Infrastructures maritimes et portuaires, a été claire dans sa prise de position : « L’État du Sénégal n’était pas dans la logique de renégocier cet accord. Dès mon arrivée, j’ai commandité une évaluation et celle-ci est en cours. Il est donc incohérent de penser à un nouvel accord de pêche avant d’avoir les résultats de cette évaluation » .

Selon la ministre, davantage de détails seront fournis à la presse après les élections législatives prévues pour le 17 novembre 2024.

De son côté, Dr Abdourahmane Diouf, ministre de l’Enseignement supérieur, a rappelé que le gouvernement du Sénégal avait depuis longtemps signalé son intention de ne pas renouveler des accords de pêche.

Lors d’un meeting à Guédiawaye, il a souligné la volonté du gouvernement de protéger les pêcheurs sénégalais et de stopper des accords jugés défavorables à l’économie locale.

Un autre membre du gouvernement, Dr Serigne Gueye Diop, ministre de l’Industrie et du Commerce, a apporté des précisions supplémentaires lors de son passage sur le plateau de l’émission Le Point de la RTS1. Il a indiqué que le Sénégal avait décidé de revoir sa stratégie en matière de gestion des ressources naturelles, notamment halieutiques, minières et pétrolières. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une « nouvelle approche » pour favoriser le développement du tissu industriel local, avec une politique de rupture mise en avant par le président de la République.

En croire Serigne Gueye Diop, des dizaines de contrats, y compris celui avec l’Union européenne, étaient désormais sous la loupe de l’État pour garantir que les ressources naturelles du pays profitent d’abord à sa population et à son développement industriel.