Le ministre sénégalais des Forces armées, le général Birame Diop, a insisté, mardi, lors de l’ouverture du colloque international à Dakar consacré à la souveraineté et à la sécurité en Afrique de l’Ouest et au Sahel sur la nécessité d’une approche transfrontalière pour répondre aux nouvelles menaces sécuritaires.
Le général Diop a affirmé que face à ces menaces, il est crucial d’agir collectivement, soulignant que la sécurité collective est aujourd’hui une nécessité impérieuse, un appel à dépasser nos frontières pour garantir une stabilité durable.
Selon lui, la région ouest-africaine est confrontée à une prolifération de l’extrémisme violent, à la criminalité transfrontalière organisée, ainsi qu’à des phénomènes migratoires et environnementaux, qui exacerbent les tensions et fragilisent la sécurité.
Le ministre a précisé que ces fléaux transnationaux, qui se propagent du Sahel vers les États côtiers, exploitent les faiblesses et divisions des États, créant ainsi une instabilité persistante. Il a souligné que l’action collective des États constitue la seule réponse face à la montée des menaces sécuritaires.
Le général Diop a également évoqué les défis imposés par les réseaux d’échanges globaux et les enjeux de pouvoir des pays développés, qui limitent la marge de manœuvre des États de la sous-région et du Sahel. Il a exprimé ses préoccupations concernant la dépendance des pays africains, héritée en partie des structures économiques mondiales, et souvent renforcée par les nouvelles dynamiques multilatérales.
Pour le ministre des Forces armées, les influences extérieures, qu’elles soient politiques, économiques ou sécuritaires, redéfinissent les priorités des États africains tout en fragilisant leurs économies. Dans ce contexte, le général Diop a préconisé la recherche de solutions audacieuses et innovantes pour renforcer les capacités collectives des États africains de la sous-région face aux menaces sécuritaires, sans compromettre les aspirations souverainistes des peuples africains.
Il a salué la tenue de ce colloque à Dakar, soulignant qu’il constitue un cadre idéal pour le Sénégal afin de renouveler son engagement en faveur d’une souveraineté africaine solide, fondée sur des décisions endogènes qui correspondent aux réalités et aux aspirations des peuples du continent.