« Le Président Macron est dans l’obligation de reconnaitre que l’événement tragique de Thiaroye est un crime de sang, un véritable massacre qui a été planifié et orchestré », déclare Thierno Birahim Guèye, connu sous le nom de Guèye Para, invité de la matinale « Salam Sénégal » sur Radio Sénégal Internationale (RSI). En tant que président de la Fédération africaine des descendants des tirailleurs, il informe que les autorités françaises de l’époque, ainsi que l’armée, avaient décidé que les Tirailleurs ne devraient pas jouir de la paix. Il précise également que le drame de Thiaroye a eu lieu à « 8h45 du matin », contrairement aux allégations.
Il souligne que la principale cause de ce drame ne réside pas uniquement dans les questions de paiement des primes. « Charles de Gaulle, fuyant la France lors de l’occupation allemande de Paris en seulement quinze jours, s’est réfugié en Angleterre avant de se rendre au Congo chez Félix Éboué. Par la suite, il a déplacé la capitale de la France Libre au Congo. À ce moment-là, la France était en grande détresse », explique l’ancien militaire. Pour lui, « tout le malheur que nous vivons aujourd’hui doit être attribué à De Gaulle. Il ne mérite pas que des édifices portent son nom, car c’est lui qui a ordonné le bombardement des Tirailleurs ».
Thierno Birahim Guèye exprime également des doutes sur la manière dont les corps ont été traités à Thiaroye : « Pour moi, il est probable que l’armée française ait procédé à des enterrements dans une fosse commune. On nous a dit qu’il y avait 35 morts, alors qu’il existe entre 120 et 150 tombes dans le cimetière de Thiaroye, ce qui est illogique. Ce que nous demandons, c’est une fouille archéologique dans les lieux suspects afin de découvrir la vérité sur les restes des Tirailleurs massacrés au camp de Thiaroye. » Malgré le fait que le dossier Thiaroye ait été classé secret défense pendant des années, Guèye se dit confiant avec l’arrivée de nouveaux dirigeants : « Nous sommes porteurs d’espoir. Je crois en une Afrique indépendante », conclut-il.
Dans la fédération qu’il dirige, comptant 11 000 membres sans inclure la cellule basée en France, Guèye note : « Récemment, nous avons constaté une augmentation significative de nos adhésions, chaque Tirailleur ayant un représentant au sein de sa famille. » La fédération a été fondée en 2020.