RAPPORT ANNUEL DE REPORTERS SANS FRONTIERES | 54 JOURNALISTES TUÉS EN 2024, UNE ESCALADE ALARMANTE DES ATTAQUES

Le rapport annuel de Reporters Sans Frontières (RSF), publié ce jeudi, révèle une année sombre pour le journalisme mondial. En 2024, pas moins de 54 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions, un chiffre en nette augmentation par rapport aux 45 tués en 2023, établissant un nouveau record tragique. Sadibou Marone, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF était l’invité du journal parlé de 13 heures sur Radio Sénégal.

Interrogé sur cette tendance, Sadibou Marone, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, a souligné la réalité difficile des journalistes travaillant dans des contextes de conflit ou sous des régimes répressifs :

« Le journalisme paie un prix humain exorbitant, notamment dans les zones de conflit où se concentrent la moitié des meurtres enregistrés cette année. Gaza, par exemple, s’impose comme la région la plus dangereuse au monde pour les journalistes en 2024 », a-t-il déclaré.

Marone a également dénoncé le caractère systématique et intentionnel des assassinats de journalistes, souvent orchestrés par des gouvernements ou des groupes armés, dans un mépris total du droit international.

En Afrique, plusieurs zones demeurent particulièrement dangereuses pour les professionnels de l’information. La République démocratique du Congo et le Sahel, notamment, illustrent cette réalité : Nord-Kivu (RDC) : Depuis septembre 2024, au moins deux journalistes ont été tués dans cette région. Sahel : Des journalistes continuent d’être enlevés, comme au Burkina Faso où quatre journalistes ont été portés disparus cette année.

« Ces violences illustrent l’urgence de protéger les journalistes, car leur travail d’information est vital pour les citoyens du monde entier », a rappelé Sadibou Marone.

Pour RSF, il est impératif de faire bouger les lignes. Cela passe par des enquêtes rigoureuses, des dénonciations publiques et le dépôt de plaintes contre les auteurs de ces violences.

« À Gaza, par exemple, RSF a déjà déposé quatre plaintes auprès de la Cour internationale de justice pour crimes de guerre commis contre des journalistes. La fatalité ne doit jamais triompher. Protéger les journalistes, c’est protéger la vérité », a martelé Sadibou Marone.

Dans un contexte mondial alarmant, le Sénégal fait figure d’exception positive. « À ce stade, nous n’avons pas répertorié de journaliste sénégalais emprisonné, porté disparu ou enlevé en 2024. C’est une avancée notable pour un pays qui a connu des périodes difficiles en matière de liberté de la presse », a précisé Sadibou Marone.

Bien que quelques convocations de journalistes aient eu lieu depuis juin, la situation globale semble stable, renforçant l’image du Sénégal comme un pays respectant la liberté d’informer.