Lors du débat parlementaire sur la mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute cour de justice, le député Alla Kane, membre du parti Pastef–Les Patriotes, a tenu à rappeler le rôle limité mais crucial de l’Assemblée nationale dans ce processus, soulignant que nul ne doit être au-dessus des lois, quel que soit son statut.
« Aujourd’hui, dans toutes les régions du Sénégal, des citoyens sont jugés quotidiennement. Pourquoi, parce qu’on est ministre, ne devrait-on pas répondre devant la justice ? », a-t-il interrogé en dénonçant toute tentative de traitement préférentiel au sommet de l’État.
Selon le député, la démarche parlementaire repose strictement sur les éléments fournis par les corps de contrôle. Il insiste : « L’Assemblée nationale n’est ni un tribunal ni un organe d’accusation. Nous ne faisons qu’appliquer une loi que nous avons trouvée en place. »
Alla Kane a rappelé que les irrégularités constatées dans la gestion du Fonds Force Covid-19 ont d’abord été relevées par la Cour des comptes, avant que le procureur ne transmette le dossier à la Division des investigations criminelles (DIC) pour enquête. « Ce sont encore des présomptions. Mais c’est précisément pour permettre à la justice d’enquêter, de confirmer ou d’infirmer ces soupçons, que nous entamons cette procédure », a-t-il justifié.
Pour le parlementaire, l’objectif n’est pas de condamner à tout prix, mais de respecter l’État de droit : « Si quelqu’un est sûr de son innocence, il ne devrait pas craindre la justice. Notre travail ici, c’est de transmettre les dossiers à la Haute cour de justice pour que la lumière soit faite. »
Son intervention s’inscrit dans une volonté de consolider la reddition des comptes et de rappeler que la démocratie repose sur l’égalité des citoyens devant la loi, sans exception.