DIALOGUE NATIONAL | KADIALY GASSAMA PRÔNE UNE RATIONALISATION DES PARTIS SANS PORTER ATTEINTE AUX LIBERTÉS

À l’approche du dialogue national prévu le 28 mai, la question de la rationalisation des partis politiques suscite de nombreux débats. Invité de l’émission En vérité sur Radio Sénégal, Kadialy Gassama, membre du Secrétariat exécutif national et du Bureau politique du Parti socialiste (PS), a livré sa position sur ce sujet sensible qui figure parmi les points inscrits à l’agenda des discussions.

Selon M. Gassama, bien que la prolifération des partis politiques constitue un véritable défi pour la lisibilité du paysage politique sénégalais, toute tentative de rationalisation doit être menée avec prudence, en tenant compte des libertés fondamentales garanties par la Constitution.

« Ce n’est pas une chose facile, car il y a les libertés à respecter, notamment le droit d’association. C’est ce qui a permis l’émergence de cette multitude de partis. On ne peut empêcher personne de créer son parti pour solliciter la voix du peuple », a-t-il déclaré.

Il reconnaît cependant que l’actuelle fragmentation du champ politique nuit à la clarté du débat démocratique. « Avec plus de 300 partis, les citoyens s’y perdent. Avant, on se limitait à quatre grands courants idéologiques. C’était plus lisible et plus structuré. »

Pour Kadialy Gassama, une solution serait d’encourager les regroupements autour de visions communes, sans pour autant restreindre les libertés d’association. « Il faut rationaliser, oui, mais sans porter atteinte aux droits fondamentaux. Les partis partageant les mêmes idéologies pourraient s’unir dans des coalitions solides, tout en conservant leur liberté. »

Interpellé sur la possibilité d’une dissolution du Parti socialiste dans un regroupement plus large au nom de l’intérêt national, M. Gassama a été catégorique :

« Le Parti socialiste, c’est le socle du Sénégal moderne. Le parti de Senghor, qui a conduit ce pays à l’indépendance, ne peut pas se dissoudre. Ce sont les autres partis qui doivent se regrouper autour du PS, pas l’inverse. »

Il rappelle que la mission première du PS reste la formation citoyenne. « Ce qui nous intéresse, c’est de former un citoyen modèle, techniquement compétent et politiquement engagé. Aujourd’hui, beaucoup de partis sont créés uniquement pour chercher la lumière ou des positions. Ce n’est pas notre vision. »

Il n’écarte toutefois pas les dynamiques de coalition. « Si des partis partagent nos idéaux, rien n’empêche des unions stratégiques pour mener ensemble des combats politiques ou gouverner, comme ce fut le cas avec Benno Bokk Yakaar sous Macky Sall. »