Dans une allocution diffusée en direct sur sa page Facebook ce mardi, le Premier ministre Ousmane Sonko s’est exprimé longuement sur les défis de la gouvernance, les lenteurs du changement institutionnel et les espoirs portés par le nouveau régime. Une sortie attendue, dans un contexte où les citoyens manifestent une forte exigence de résultats rapides, plus d’un an après l’élection du Président Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême.
Dès l’entame de son intervention, Ousmane Sonko a tenu à rappeler que l’arrivée au pouvoir du Président Faye n’équivalait pas à une transformation immédiate de l’appareil d’État. « Ce n’est pas parce qu’on a élu Bassirou Diomaye Faye le 24 mars 2024 que tout allait changer du jour au lendemain. Le changement systémique est très difficile », a-t-il déclaré, soulignant les résistances structurelles auxquelles le gouvernement fait face. Pour lui, les fonctionnaires et les institutions judiciaires restent les mêmes, héritiers d’un système profondément enraciné.
Le chef du gouvernement a également évoqué les lenteurs bureaucratiques et les obstacles internes au sein de l’administration, insistant sur la nature quotidienne du combat pour la réforme. Il a invité les citoyens à faire preuve de patience et d’engagement, tout en assurant que des mesures concrètes sont en cours de préparation. « Dans les prochains jours, je présenterai le plan de redressement aux Sénégalais. On dira aux Sénégalais comment faire pour redresser ce pays », a-t-il promis.
Réagissant aux critiques concernant ses propres démêlés judiciaires, Ousmane Sonko a précisé avoir volontairement saisi le ministre de la Justice pour permettre à la justice de faire son travail en toute transparence. « J’ai moi-même écrit au ministre de la Justice le 5 mars », a-t-il rappelé, tout en saluant les magistrats intègres et dénonçant ceux qui, selon lui, se laissent encore manipuler par des intérêts politiques.
Revenant sur ses prises de position antérieures, l’ancien député a réaffirmé sa constance. « En 2018, j’avais déjà dit devant l’Assemblée nationale que la corruption et la mal gouvernance devaient être punies », a-t-il rappelé, déplorant toutefois que la réalité de l’époque ait été encore plus grave qu’il ne l’imaginait.
Malgré ces constats sévères, Sonko s’est voulu résolument optimiste. Il a assuré que le Sénégal est aujourd’hui au centre des attentions sur la scène internationale, annonçant notamment que le constructeur automobile Mercedes-Benz envisagerait d’implanter une usine d’assemblage de véhicules dans le pays. « Le Sénégal intéresse le monde entier », a-t-il affirmé, avant de conclure sur une note d’espoir : « Nous allons réussir au point où tout le monde sera étonné de voir les résultats. »
Le plan de redressement national qu’il promet de dévoiler prochainement est désormais attendu comme un jalon décisif dans la concrétisation du projet politique de rupture porté par le tandem Sonko-Diomaye.