La victoire des talibans en Afghanistan sonne le glas de vingt années de présence occidentale dans ce pays. Chine, Russie, Pakistan, Iran, Turquie… Des puissances mondiales et régionales sont entrées dans une compétition d’influence où se mêlent intérêts stratégiques, sécuritaires et économiques. Tour d’horizon avec Clément Therme, chercheur associé à l’Institut universitaire européen de Florence.
RFI : le départ des États-Unis et de leurs alliés occidentaux d’Afghanistan crée un vide. Qui voudra et pourra l’occuper ?
Clément Therme : C’est un échec stratégique pour les États-Unis d’avoir fait la guerre pour chasser les talibans et – finalement – de partir avec le retour des talibans. Donc il va effectivement y avoir une compétition internationale et régionale autour du territoire afghan. Avec la Chine et la Russie comme acteurs principaux au niveau international, qui gardent leurs ambassades sur place. Et comme acteurs régionaux : le Pakistan, l’Inde qui va tenter de préserver une influence, l’Iran et la Turquie.
Qu’est-ce qui guide la Chine qui s’est dite prête à entretenir des « relations amicales » avec l’Afghanistan des talibans ?
C’est surtout défensif, face au risque de contagion terroriste en lien avec la question ouïghoure. Avec le corridor de Wakhan, la Chine a une frontière terrestre avec l’Afghanistan. Il y a un enjeu sécuritaire très fort qui explique les contacts au plus haut niveau entre Pékin et les talibans. Il y a un enjeu économiquepour l’accès aux matières premières de l’Afghanistan. Et aussi un récit anti-américain : montrer l’échec des États-Unis à travers l’échec de l’occupation militaire de l’Afghanistan.
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