Le gouvernement du Sénégal et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) ont franchi une étape décisive vers la paix en signant, ce dimanche, un accord à Bissau, sous l’égide du président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló. L’annonce a été faite par le Premier ministre Ousmane Sonko, en visite officielle en Guinée-Bissau.
Lors d’un point de presse tenu au palais de la République de Guinée-Bissau, Ousmane Sonko a souligné l’importance de cet accord pour l’avenir de la Casamance. « Nous avons pu participer à la conclusion de cet accord important qui constitue un très grand pas vers la paix définitive en Casamance », a-t-il déclaré en présence du président Embaló et du Premier ministre bissau-guinéen Rui Duarte Barros.
Le chef du gouvernement sénégalais a également précisé qu’il portait un message du président Bassirou Diomaye Faye et qu’il a assisté à la clôture des négociations entamées trois jours auparavant par un comité spécialement mis en place pour ce dialogue. « En marge de cette visite, nous avons eu à clôturer les travaux portant sur les négociations entre le MFDC et l’État du Sénégal », a-t-il ajouté.
La Casamance, région située au sud du Sénégal et séparée du reste du pays par la Gambie, est le théâtre d’un des plus anciens conflits d’Afrique, qui a éclaté en 1982. Ce conflit a causé des milliers de victimes et freiné le développement économique de la région. Bien que la violence ait diminué ces dernières années, la recherche d’une paix durable est restée une priorité pour les autorités sénégalaises.
Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló a salué la qualité des relations entre son pays et le Sénégal et a affirmé avoir joué un rôle actif dans ces négociations. « Nous avons eu une prise de contact avec le MFDC », a-t-il précisé, soulignant l’importance d’un dialogue inclusif pour parvenir à une solution définitive.
Cet accord s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris pour pacifier la région. Le 13 mai 2023, au moins 250 combattants du MFDC avaient déjà déposé les armes lors d’une cérémonie organisée à Mongone, dans le département de Bignona, où le mouvement séparatiste possédait autrefois une importante base militaire.
Avec cette avancée majeure, le Sénégal se rapproche d’une résolution définitive du conflit en Casamance, ouvrant ainsi la voie à un développement plus soutenu de cette région au potentiel économique important.