Dr MAMADOU HADY DEME DÉNONCE LA TRANSHUMANCE POLITIQUE À LA VEILLE DES ÉLECTIONS : « C’EST UN PROBLÈME ÉTHIQUE MAJEUR »

Dr Mamadou Hady Deme, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), a, lors de son intervention dans l’émission Pluriel sur la RTS, exprimé son inquiétude face au phénomène de transhumance politique à l’approche des élections législatives. Pour lui, cette pratique représente un véritable problème éthique qui ternit l’image de la politique sénégalaise.

« C’est une démarche qui se répète de plus en plus et c’est vraiment dommage. Il faut assainir le milieu politique avec des relations de confiance », a déclaré Dr Deme. Il a notamment déploré la multiplication des changements d’allégeance à la veille des élections, soulignant l’importance de la cohérence et de la fidélité politique dans une démocratie.

L’intervention du Dr Deme fait écho au récent désistement de Déthié Fall, leader du Parti pour le Renouveau Démocratique (PRD), qui a quitté la coalition Samm Saa Kaddu pour rejoindre la liste du Pastef en vue des législatives du 17 novembre prochain. Selon Dr Deme, bien que Déthié Fall puisse avoir des raisons personnelles justifiant son choix, ce revirement est perçu comme regrettable : « C’est vraiment dommage pour quelqu’un qui est vu comme l’inventeur de l’intercoalition Samm Saa Kaddu… Mais tout compte fait, la réalité est que c’est une démarche terrible», a-t-il affirmé.

https://youtu.be/8h1NiJureXU?si=zsSRSDhlrRC9xA6a

Dr Deme a également abordé le cas de Moussa Ngom, qui, lors des élections municipales de février 2022, avait confisqué les listes de la coalition Yewwi Askan Wi avant d’être reçu en audience par le président Macky Sall. Plus récemment, lors des dépôts des listes pour les législatives, le mandataire de Me Moussa Diop aurait pris la fuite avec ces documents, illustrant à nouveau les comportements controversés observés sur la scène politique sénégalaise.

Ces événements, pour Dr Deme, posent la question de l’éthique dans la politique sénégalaise, notamment à la veille d’échéances aussi importantes que les législatives.

Il appelle à un véritable assainissement du milieu politique, fondé sur des relations de confiance entre les acteurs et une fidélité aux engagements pris devant les électeurs.