L’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), en collaboration avec l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), a dévoilé les résultats de l’enquête nationale 2024 sur les technologies de l’information et de la communication (TIC). Cette étude met en lumière une nette progression de l’équipement numérique des ménages sénégalais, tout en soulignant des disparités persistantes selon les zones géographiques et les profils sociodémographiques.
L’enquête révèle que 99,9 % des ménages urbains disposent aujourd’hui d’au moins un équipement numérique, contre 99,1 % en zone rurale. À Dakar, ce taux atteint même 100 %, signe d’un accès quasi universel aux outils numériques dans la capitale. Globalement, près de 49,3 % des ménages sénégalais possèdent au moins un équipement TIC à domicile.
Sur le plan individuel, plus de 80 % des personnes interrogées déclarent posséder un appareil numérique, un chiffre qui grimpe à 97,6 % à Dakar et 88 % dans les autres zones urbaines. Les smartphones dominent largement les usages, suivis par les ordinateurs, dont la possession reste modeste (16 % des ménages en 2024, contre 11,5 % en 2009). À l’inverse, les téléphones fixes, en déclin, ne concernent plus que 5 % des foyers.
Le taux d’accès à Internet est passé de 4 % en 2009 à 19,4 % en 2024. Cette croissance est notamment portée par la généralisation des smartphones, l’extension des réseaux mobiles et le développement de la fibre optique. Toutefois, cette progression reste marquée par de fortes inégalités : 43,8 % des ménages à Dakar disposent d’un abonnement Internet à domicile, contre seulement 3 % en milieu rural.
Par ailleurs, la connexion hors domicile notamment via les cybercafés – a fortement chuté, passant de 80 % à 56,4 %. Un recul attribué à la diminution du nombre de ces établissements, en perte de vitesse face aux nouvelles habitudes numériques.
Malgré cette avancée globale, plusieurs obstacles subsistent. Le coût élevé des abonnements, l’insuffisance des infrastructures en zones reculées et les inégalités de genre ou de statut socioprofessionnel freinent encore l’accès équitable aux TIC.
Présidant la cérémonie de restitution, le directeur général de l’ARTP, Dahirou Thiam, a salué la qualité du travail réalisé. Il a souligné l’importance stratégique de ces données pour affiner les politiques publiques dans le domaine du numérique. De son côté, le directeur général de l’ANSD, Dr Abdou Diouf, a proposé d’institutionnaliser cette enquête avec une périodicité triennale, afin d’en faire un véritable outil de suivi et d’évaluation continue.
« Cette base de données constitue un levier d’action précieux pour l’ARTP et l’ensemble de l’écosystème numérique », a-t-il affirmé.