Le photographe Abdou Karim Ndoye a inauguré, vendredi soir, au Musée des Civilisations Noires, son exposition photographique intitulée « Première Ligne », une fresque visuelle retraçant les grandes mobilisations populaires ayant jalonné l’histoire politique sénégalaise entre 2021 et 2024.
Installée au deuxième étage du musée, l’exposition « Première Ligne » se déploie en plus de soixante clichés, proposant une lecture sensible et chronologique des révoltes citoyennes qui ont accompagné l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye. Fidèle à son slogan évocateur « Convertir notre mémoire collective en une dynamique constructive », Abdou Karim Ndoye invite le public à une véritable plongée dans l’histoire récente du Sénégal, entre colère, espoir et résilience.

L’entrée gratuite, offerte ce samedi 26 avril, permet au plus grand nombre de découvrir l’exposition, ouverte jusqu’au 31 octobre 2025.
La soirée d’inauguration, marquée par une forte affluence de personnalités a débuté par une minute de silenceen hommage aux victimes des manifestations. La présence remarquée d’Ousmane Sonko, figure centrale de cette période historique, a également donné un éclat particulier à l’événement.
Lors d’un panel animé avec son associé Badara Preira, Abdou Karim Ndoye a explicité sa démarche artistique et militante : « Première Ligne est un appel à la jeunesse pour qu’elle se mette en première ligne pour construire le Sénégal », a-t-il lancé.
Un engagement artistique au service de l’histoire
Militant du parti Pastef depuis 2018, Ndoye s’est donné pour mission de documenter les luttes politiques qui, selon lui, ont façonné l’avenir du pays. Marqué par l’affaire Sonko-Adji, il confie : « Je me disais que si on l’élimine, c’est qu’on est mort », justifiant ainsi son besoin impérieux d’archiver les soubresauts de cette période.
Le photographe entretient d’ailleurs un lien personnel avec le président Diomaye Faye. « Le président m’a demandé d’imprimer les portraits des jeunes engagés. Ils ornent désormais son bureau et lui rappellent sa mission », révèle-t-il.
Parmi les temps forts de l’exposition, un espace baptisé « Levée de boucliers en Casamance » rend hommage aux mobilisations dans le sud du pays, région emblématique de la résistance populaire.

L’exposition ne s’arrêtera pas aux murs du musée. Un film documentaire et un ouvrage intitulé « De la prison au palais », retraçant le parcours de Bassirou Diomaye Faye, seront prochainement dévoilés. Des panels thématiques et une tournée nationale sont également annoncés pour prolonger cette invitation au devoir de mémoire et d’action.
Avec « Première Ligne », Abdou Karim Ndoye offre au Sénégal non seulement une archive précieuse de son histoire contemporaine, mais également une exhortation vibrante à poursuivre la lutte pour un avenir meilleur.