Du 13 au 15 juin, la commune de Ndiaganiao s’est transformée en épicentre de la culture sérère à l’occasion de la première édition du Festival Ndiaf-A-Ngara, un rendez-vous inédit placé sous le signe du dialogue des cultures, du retour aux sources et de la valorisation du patrimoine.
Organisé à l’initiative d’Ibrahima Sène, ce festival a pour ambition de devenir une vitrine de la culture et des traditions sérères. « Ndiaf-A-Ngara est un festival que nous avons organisé autour de notre culture et tradition. La culture est un vecteur de développement et de dialogue social », a déclaré le directeur du festival lors de la cérémonie d’ouverture.
Un carrefour culturel et identitaire
Pendant trois jours, la commune du Djegueme a vibré au rythme des chants traditionnels, des danses mystiques, de la gastronomie locale et d’expositions artisanales. Le festival tire son nom du Ndout, cercle traditionnel des hommes dans le village du chef de l’État, symbolisant les valeurs cardinales telles que le respect, la dignité, la solidarité et la bienveillance.
Pour cette première édition, la Casamance a été choisie comme invitée d’honneur. Une décision hautement symbolique pour magnifier les liens historiques et culturels entre Sérères et Diolas, cousins à plaisanterie. Les troupes artistiques venues de Thionk-Essyl ont émerveillé le public, accompagnant les reines d’Oussouye et de Bignona, toutes deux présentes aux côtés du roi du Sine, O Maad Niokhobaye Diouf, et de nombreuses autres autorités traditionnelles et administratives.
Entre traditions et perspectives
Pour Tening Sène, maire de Ndiaganiao, ce festival est une occasion unique de mettre en valeur le riche patrimoine local. « C’est un honneur pour nous et une fierté de montrer la richesse de notre culture sérère », a-t-elle confié, plaidant au passage pour la création d’un musée dédié à la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel de la commune.
Le directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion touristique, Adama Ndiaye, a saisi cette occasion pour annoncer une collaboration avec les acteurs culturels dans le cadre du projet “Le tourisme au pas de l’histoire”, qui vise à lier tourisme et patrimoine.
Une dimension sociale et scientifique
Au-delà de la fête, le festival Ndiaf-A-Ngara s’est également inscrit dans une démarche sociale et intellectuelle. Des consultations médicales gratuites ont été offertes aux personnes âgées et aux enfants, tandis que la jeunesse a bénéficié d’expositions d’entreprises et de bons de formation.
Des panels scientifiques, animés par des chercheurs renommés comme le Pr Amade Faye de l’IFAN, ont enrichi les réflexions autour de la sauvegarde des cultures locales et de leur contribution au développement.
Le président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye, a été désigné parrain de cette première édition, témoignant de l’importance accordée à cette initiative qui entend pérenniser les valeurs culturelles, renforcer les liens communautaires et promouvoir un modèle de développement enraciné dans les identités locales.