Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, Mamadou Lamine Diallo, président du mouvement Tekki, a réagi avec fermeté au rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds alloués à la lutte contre la Covid-19. Pour l’ancien député, ce rapport, produit en 2022 sous le régime de l’ex-président Macky Sall, ne souffre d’aucune contestation.
« Ce rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Covid ne peut souffrir de contestation. Il a été élaboré en 2022 sous le régime du Président Macky Sall. Le nouveau régime du Président Diomaye et du Premier ministre Sonko n’a fait que transmettre le dossier à la justice, ce que Macky Sall avait refusé de faire », a-t-il souligné.
Mamadou Lamine Diallo a salué la démarche des nouvelles autorités, qui ont décidé de saisir la justice sur cette affaire. À l’inverse, il a dénoncé l’inaction de l’ancien régime, qu’il accuse de n’avoir pris aucune mesure à l’époque pour tirer les conséquences des révélations contenues dans ce rapport.
Pointant la gravité des détournements présumés, révélés par la Cour des comptes, l’économiste n’a pas mâché ses mots. Il a qualifié l’Alliance pour la République (APR), l’ancien parti au pouvoir, d’« association de prédateurs de la République ».
« L’ampleur des détournements de fonds publics est choquante, surtout dans un contexte de confinement généralisé des populations luttant contre la Covid-19. Quel cynisme », a-t-il dénoncé, avant d’ajouter : « Je n’avais pas tort de considérer l’APR comme une association de prédateurs de la République. On y est, en vraie grandeur ».
L’ancien parlementaire a également averti que d’autres membres du précédent gouvernement pourraient être impliqués dans cette affaire dans les semaines à venir. « Le nombre de ministres du gouvernement impliqués, qui va augmenter dans les prochaines semaines, posera inévitablement la question de la responsabilité politique du président Macky Sall et de l’APR », a-t-il prévenu.
Enfin, Mamadou Lamine Diallo est revenu sur la décision controversée de supprimer le poste de Premier ministre pendant la période de gestion du fonds Force Covid-19. Selon lui, cette suppression a permis une concentration excessive des pouvoirs entre les mains du chef de l’État.
« Ils avaient supprimé le poste de Premier ministre et donné les pleins pouvoirs au Président de la République pour gérer le fonds Force Covid-19. J’avais proposé d’activer la commission des délégations, ils ont refusé », a-t-il rappelé, soulignant ce qu’il considère comme une dérive institutionnelle.