Le président Bassirou Diomaye Faye a donné le coup d’envoi, ce dimanche à Dakar, de la deuxième édition de la caravane nationale de l’espace baptisée Spacebus 2025. Portée par l’Agence Sénégalaise d’Études Spatiales (ASES), cette initiative scientifique vise à susciter l’intérêt des jeunes pour les sciences et les technologies liées à l’espace, à travers une tournée dans différentes régions du pays.
Face à une audience composée de scientifiques, d’étudiants, de partenaires internationaux et de membres du gouvernement, le chef de l’État a salué cette initiative qu’il qualifie de « formidable ». Il a souligné que le spatial n’est pas un luxe pour le Sénégal, mais une nécessité, notamment pour mieux gérer les ressources naturelles, renforcer la souveraineté nationale et préparer l’avenir. Pour lui, il est essentiel que les sciences spatiales ne soient plus perçues comme lointaines ou réservées à une élite, mais qu’elles soient intégrées dans le quotidien des citoyens.
Le président a rappelé que le Sénégal a déjà fait d’importants pas dans ce domaine. De l’introduction de la géomatique dans les politiques publiques à la création de l’ASES, en passant par le lancement du premier nanosatellite sénégalais en 2024, le pays affiche clairement sa volonté de bâtir une base solide pour son développement scientifique et technologique. Il a évoqué des projets structurants qui verront bientôt le jour, tels que la construction d’infrastructures de recherche, l’accès facilité aux données spatiales, ou encore la création d’espaces de vulgarisation scientifique pour le grand public.
Mais pour que cette ambition devienne réalité, le président a insisté sur un défi majeur : la formation. Il a déploré que seuls 16,5 % des élèves choisissent les séries scientifiques dans leur parcours scolaire. Selon lui, cette tendance doit changer si le Sénégal veut garantir sa souveraineté technologique à long terme. Il a ainsi appelé à un engagement fort du système éducatif, des familles, des institutions scientifiques et des médias pour encourager les jeunes à s’orienter vers les filières scientifiques et technologiques.
Sur le plan continental, Bassirou Diomaye Faye a insisté sur la nécessité pour l’Afrique de ne pas rester spectatrice des grandes avancées technologiques mondiales. Le domaine spatial représente, selon lui, une opportunité stratégique pour le continent, tant sur le plan économique que pour le développement durable. Il a rappelé que le marché mondial du spatial est estimé à 737 milliards de dollars d’ici 2033, ce qui ouvre de vastes perspectives pour les pays qui s’y engagent sérieusement.
Un moment fort de la cérémonie a été la remise au président d’un fragment de météorite vieux de 4,5 milliards d’années, offert par l’astrophysicien Maram Kaïré. Ce vestige céleste, venu du sol africain, symbolise la profondeur du passé et l’élan vers l’avenir. Il incarne l’idée d’un continent qui ne se contente plus de rêver l’espace, mais qui agit pour en devenir acteur.
En clôturant son discours, le président s’est adressé directement à la jeunesse : « Jeunes du Sénégal, osez l’espace. Osez les sciences. Soyez les pionniers de demain. Car c’est entre vos mains que repose l’avenir de notre pays. »
Par ces mots, il a officiellement ouvert la caravane Spacebus 2025, qu’il souhaite être un déclic pour de nombreuses vocations et une vitrine de l’intelligence sénégalaise tournée vers les étoiles.