Le Sénégal pleure la disparition d’un monument de sa culture. Alioune Badara Bèye, écrivain émérite et figure incontournable des lettres sénégalaises, s’est éteint ce dimanche 1er décembre 2024 à Dakar, des suites d’une longue maladie. Né le 28 septembre 1945 à Saint-Louis, il laisse derrière lui un héritage littéraire incommensurable et une vie dédiée à l’art et à la culture.
Dramaturge, poète, romancier et éditeur, Alioune Badara Bèye a su s’illustrer dans plusieurs genres littéraires, devenant l’un des écrivains les plus respectés de sa génération. Sa plume prolifique a donné naissance à des œuvres marquantes telles que : Dialawali, terre de feu (1980), Le sacre du ceddo (1982), Maba, laisse-le Sine (1987), Nder en flammes (1988), pièce emblématique interprétée par la troupe du Théâtre national Daniel Sorano.
Ses pièces de théâtre, souvent ancrées dans l’histoire et les traditions sénégalaises, ont su captiver et éduquer à la fois, explorant les thèmes de l’identité, de la résistance et de la mémoire collective.
Alioune Badara Bèye a également marqué de son empreinte les institutions culturelles. Il a été président de l’Association des écrivains du Sénégal, contribuant à dynamiser le rayonnement des auteurs sénégalais sur la scène nationale et internationale.
Son engagement s’est étendu à l’échelle francophone en tant que président de la Fédération internationale des écrivains de langue française. À travers ce rôle, il a œuvré pour le dialogue interculturel et la promotion de la littérature francophone.
Au-delà de ses écrits, Alioune Badara Bèye restera dans les mémoires comme un bâtisseur de ponts entre les générations et un défenseur inlassable de la culture. Sa disparition laisse un vide immense dans le paysage culturel sénégalais et au-delà.
Le Sénégal, et plus largement le monde francophone, perd un géant de la littérature. Mais ses œuvres, empreintes d’humanité et de profondeur, continueront d’inspirer des générations à venir.