Invité de l’émission Point de vue sur la RTS, le directeur général de la Société africaine de raffinage (SAR), Mamadou Abib Diop, s’est montré optimiste sur l’évolution récente de l’économie sénégalaise. « Nous avons des aspects positifs, des indicateurs encourageants », a-t-il affirmé, chiffres à l’appui.
Selon lui, les recettes fiscales ont dépassé 2 200 milliards de FCFA, la production industrielle a progressé de 71 %, et le déficit de la balance commerciale a été divisé par deux en un an : -932 milliards fin juillet 2025 contre -1 930 milliards à la même période en 2024. La masse monétaire a également enregistré une croissance de 11 %.
Cependant, il a rappelé que ces performances ne suffisent pas si elles ne se traduisent pas par un impact direct sur la vie des citoyens. Le secteur du BTP illustre, selon lui, cette nécessité : longtemps marqué par « l’opacité » et des charges lourdes pour l’État, il fait désormais l’objet d’audits et de renégociations. « L’État a mis plus de 100 milliards pour soutenir le BTP, tout en corrigeant les dérives », a-t-il précisé.
Mamadou Abib Diop a également insisté sur la nécessité de changer de paradigme en matière de financement. Le plan de redressement économique et social, évalué à 6 000 milliards de FCFA, devra être couvert à 90 % par des ressources internes. « On ne peut pas toujours dépendre de la Banque mondiale ou du FMI. Il faut mobiliser des ressources endogènes : fiscalité, foncier, numérique, mais aussi l’épargne publique », a-t-il soutenu, saluant le succès des récents appels à l’épargne nationale.
Enfin, il a souligné l’importance des partenariats stratégiques en cours, citant la mobilisation de 300 milliards pour l’agriculture lors d’un forum au Sénégal, ou encore le soutien d’investisseurs turcs pour le projet de deuxième raffinerie. Pour lui, ces engagements traduisent la volonté du gouvernement d’« impulser de nouvelles dynamiques » dans les secteurs porteurs.