RÉFORMES INSTITUTIONNELLES : ENTRE AMBITIONS RÉPUBLICAINES ET ÉQUILIBRES POLITIQUES

Invité de l’émission Champ contre Champ sur la RTS, Fadilou Keïta, Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), a apporté un éclairage sur les points de désaccord soulevés lors du dialogue national, notamment dans sa composante consacrée aux réformes institutionnelles. Il a rappelé que des propositions majeures ont émergé, mais se heurtent à des logiques partisanes qui freinent le consensus.

Parmi les sujets débattus figure la désignation de l’organe chargé des élections, une question sensible qui cristallise les positions. « Des gens se sont battus pour que les élections ne soient plus organisées par le ministère de l’Intérieur. Une proposition dans ce sens a été faite, mais certains ont dit non. Le débat continue autour de la transformation de la CENA en CENI », a-t-il précisé.

Une tension entre volonté républicaine et stratégie politique

Selon Fadilou Keïta, les positions restent marquées par des visées politiciennes, tant du côté du pouvoir que de l’opposition. « Le pouvoir dispose aujourd’hui d’une force politique importante. L’opposition, elle, veut des institutions qui lui garantissent une représentativité forte. » Ce tiraillement entre volonté de réforme et intérêt partisan met en évidence la complexité du dialogue.

Le statut du chef de l’opposition : un pas vers la consolidation démocratique

L’un des chantiers les plus significatifs évoqués reste la mise en œuvre effective du statut du chef de l’opposition. Bien que prévu par la réforme constitutionnelle de 2016 sous le président Macky Sall, ce statut n’avait jamais été mis en œuvre, malgré l’allocation envisagée d’un budget de 2 milliards de francs CFA. Aujourd’hui, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko souhaitent aller plus loin en donnant un véritable contenu à ce statut, dans une logique de reconnaissance institutionnelle de l’opposition républicaine.