SALÉMATA MISE SUR LE RIZ POUR BÂTIR SA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE

Il y a moins de deux ans, Salémata était classée parmi les zones les plus vulnérables du pays sur le plan alimentaire. Aujourd’hui, le territoire affiche une trajectoire aux antipodes : une production rizicole organisée, contractualisée et tournée vers l’autonomie.

Sous l’impulsion du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage (MASAE), via la DMER, la SODAGRI, l’ANCAR, l’ISRA et le PNAR, un partenariat multisectoriel s’est structuré avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), le CSAR, le Ministère de la Famille, celui de l’Éducation nationale, la JICA et le soutien financier de la France. De cette synergie est née la première Coopérative Agricole Communautaire de Salémata, déployée sur plus de 500 hectares dédiés au riz.

Au-delà du soutien technique et logistique, l’innovation réside dans la sécurisation des débouchés : la coopérative a signé un contrat d’approvisionnement avec le PAM pour les cantines scolaires. Une manière de garantir des revenus aux producteurs locaux tout en renforçant l’alimentation des élèves, maillon souvent fragile des politiques publiques.

Pour les acteurs impliqués, cette avancée matérialise un changement de paradigme. La réponse à l’insécurité alimentaire ne passe plus uniquement par l’aide d’urgence, mais par l’investissement dans la production locale et l’économie communautaire. À Salémata, la résilience devient levier de développement.

Cette réussite, encore en consolidation, est présentée comme l’illustration de ce que le Sénégal veut défendre au niveau national : une souveraineté alimentaire qui s’appuie sur ses territoires, ses filières et ses acteurs de proximité. Une dynamique que les partenaires souhaitent désormais étendre au-delà des frontières de la commune.