Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, Cheikh Diop, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du Changement (CNTS/FC), s’est exprimé sur les défis stratégiques du secteur pétrolier sénégalais. Selon lui, le pays dispose d’importantes ressources capables de faire du Sénégal un véritable hub pétrolier sous-régional, à condition de renforcer l’encadrement et la souveraineté dans ce domaine.
Cheikh Diop dénonce les stratégies adoptées par certaines compagnies pétrolières internationales, qu’il accuse d’avoir tenté de fragiliser la Société Africaine de Raffinage (SAR). « Nos ressources sont de rang mondial, mais les majors pétroliers ont beaucoup de stratagèmes. Lorsqu’ils ont su que le Sénégal pouvait devenir un producteur de pétrole de rang mondial, ils ont cherché à liquider la SAR », affirme-t-il.
Selon le leader syndical, le retrait progressif des actionnaires étrangers visait à transformer la SAR en simple dépôt pétrolier, empêchant ainsi le Sénégal de développer sa propre capacité de raffinage. Il cite l’exemple du Nigéria, longtemps producteur de pétrole brut sans raffinerie opérationnelle, contraint d’exporter son pétrole vers les raffineries occidentales avant de racheter les produits finis à prix fort. « C’est cette posture qu’on a voulu nous imposer », estime-t-il.
Face à cette situation, les syndicats avaient interpellé l’ancien président Abdoulaye Wade, qui avait rassuré sur le maintien et la modernisation de la SAR. Cheikh Diop rappelle aujourd’hui l’importance de poursuivre cette vision afin de tirer pleinement profit des ressources nationales.
« Nous avons l’ambition et les moyens de faire du Sénégal un hub pétrolier. Il faut aller au bout du projet SAR 4.0, pour raffiner tout le brut produit au Sénégal, satisfaire les besoins nationaux et sous-régionaux avant d’exporter », soutient-il.
Pour le secrétaire général de la CNTS/FC, renforcer la SAR et la doter de capacités modernes est un impératif stratégique, tant pour l’indépendance énergétique du pays que pour la création de valeur ajoutée au bénéfice des populations. Le débat autour de la souveraineté pétrolière reste ainsi plus que jamais d’actualité.