Lors de son sermon prononcé à l’occasion de la prière de l’Aïd al-Adha tenue sur le parking du stade Léopold Sédar Senghor, l’imam Mor Kébé a lancé un appel fort à l’État sénégalais. Il a exhorté les autorités à mettre fin aux divisions récurrentes observées lors des grandes fêtes religieuses musulmanes, en instituant une commission consensuelle d’observation du croissant lunaire.
Déplorant une « anarchie » dans la manière dont la communauté musulmane organise ses célébrations, l’imam a souligné la nécessité de parvenir à un consensus national permettant aux fidèles de jeûner et de prier le même jour. Une telle initiative, selon lui, renforcerait la cohésion au sein de la Oumma sénégalaise.
Abordant un autre sujet de préoccupation, l’imam Mor Kébé a alerté sur les dérives liées à l’usage des réseaux sociaux. Il a demandé à l’État de jouer un rôle plus actif dans leur régulation, afin de limiter les effets négatifs de ces plateformes numériques sur la société. « Les réseaux sociaux ont hypnotisé les populations », a-t-il regretté, appelant à plus de sensibilisation sur leur usage et à une vigilance accrue face aux discours nuisibles diffusés en ligne.
S’il reconnaît l’utilité des technologies numériques, l’imam avertit contre les attaques fréquentes contre les valeurs religieuses, et enjoint l’État à assumer son rôle de garant de la préservation de la foi et des croyances des Sénégalais.
Dans le même sillage, il a fustigé les déclarations récentes de l’ancien aide de camp du président Macky Sall, le général à la retraite Meïssa Sellé Ndiaye, sur les menaces terroristes présumées au Sénégal. L’imam a rassuré les fidèles, les invitant à ne pas céder à la peur : « Le Sénégal reste un pays de paix, d’unité et de cohésion », a-t-il affirmé.
Membre influent de la Coordination des musulmans du Sénégal, l’imam Mor Kébé a prié pour la stabilité du pays. À l’appel de cette organisation, une partie des fidèles sénégalais a célébré la Tabaski ce vendredi, tandis que la majorité observera la fête le lendemain, conformément à la décision rendue par la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire.