Environ 7 milliards des 9,2 milliards de tonnes de plastique produites entre 1950 et 2017 sont devenues des déchets plastiques en finissant dans des décharges ou jetées dans la nature, a dit M. Sall en se basant sur des données du PNUE.
Ces informations récemment publiées par le Programme des Nations unies pour l’environnement ‘’constituent une alerte que nous devons prendre très au sérieux’’, a-t-il souligné à l’ouverture, lundi, à Dakar, d’une réunion de trois jours du groupe de travail à composition non limitée préparant des travaux du comité intergouvernemental de négociation d’un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, notamment dans le milieu marin.
‘’Chaque minute, l’équivalent d’un camion à ordures en plastique est déversé dans l’océan’’, a dit Abdou Karim Sall, estimant qu’‘’aucun pays, à lui seul, ne peut mettre un terme’’ à ce problème mondial.
‘’C’est pourquoi j’en appelle à une approche globale et concertée reposant sur une vision partagée pour mobiliser toutes les parties prenantes concernées, pour vaincre le péril plastique’’, a-t-il lancé.
Le ministre rappelle que ‘’le 2 mars 2022, les délégués des Etats membres de l’ONU ont approuvé la résolution 5/14 lors de l’assemblée des Nations unies pour l’environnement, à Nairobi, pour exprimer une volonté commune à travailler ensemble, pour mettre fin à la pollution plastique à travers la mise place d’un accord international juridiquement contraignant d’ici à 2024’’.
Dans cette même résolution, a-t-il poursuivi, il a été demandé au PNUE de réunir un comité de négociation intergouvernemental pour élaborer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, sur la base d’une approche globale couvrant l’intégralité du cycle de vie du plastique, y compris sa production, sa conception et son élimination.
‘’Des orientations claires’’
Abdou Karim Sall estime que devant ‘’les grands défis environnementaux globaux qui menacent l’avenir de notre planète, la communauté internationale a toujours fait preuve de pragmatisme’’, avec des ‘’accords multilatéraux, pour catalyser l’action en faveur de la résolution de ces problèmes’’.
Et cela concerne, dit-il, les changements climatiques, la destruction de la couche d’ozone, la gestion des produits chimiques dangereux, mais aussi les mouvements transfrontaliers des déchets dangereux.
‘’Aujourd’hui, a insisté Abdou Karim Sall, devant l’ampleur et les conséquences néfastes de la pollution plastique que nous vivons partout à travers le monde, il est plus que jamais nécessaire d’inclure le péril plastique parmi les grands défis environnementaux à combattre et nous entendre sur la marche à suivre pour inverser la tendance.’’
‘’C’est tout le sens que nous donnons à cette réunion du groupe de travail ad hoc à composition non limitée, qui devra mettre en place le cadre de gouvernance et le calendrier des négociations devant aboutir à l’élaboration d’un accord juridiquement contraignant sur la pollution plastique que nous appelons tous de nos vœux’’, a expliqué le ministre de l’Environnement et du Développement durable.
Il souligne que cet objectif ‘’cadre parfaitement avec les priorités de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement’’, qui, selon lui, a déjà appelé à l’adoption d’un accord juridiquement contraignant sur la pollution plastique.
‘’Au regard des résultats ambitieux auxquels nous devons ensemble parvenir d’ici à 2024, force est de reconnaitre que le temps nous est compté’’, a prévenu M. Sall.
‘’Chaque minute perdue nous éloigne de notre objectif et nous rapproche du scénario d’une planète où la pollution plastique dicte sa loi, avec son lot de désastres sur notre économie, nos écosystèmes et notre santé’’, a-t-il averti.
Abdou Karim Sall a par conséquent appelé les délégations présentes à ‘’faire preuve d’un sens élevé du compromis pour sortir de cette réunion avec un agenda consensuel et des orientations claires’’ devant permettre d’‘’engager dans les plus brefs délais les négociations et de livrer les conclusions dans le temps imparti’’.