Malgré les rumeurs d’un « dégel » entre le régime actuel et les médias, la presse sénégalaise continue de faire face à une situation économique et fiscale alarmante. Contrairement à certaines informations relayées, aucune amélioration notable n’a été constatée. La crise, qui sévit depuis huit mois sous le magistère du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, s’est même intensifiée, mettant en péril la survie des entreprises de presse et l’avenir de la démocratie sénégalaise. Selon les propos de Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS).
Dans une note, Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS), a démenti les affirmations sur un prétendu allègement fiscal accordé aux médias. Il confirme avoir été informé par le Directeur général des Impôts et Domaines (DGID), Abdoulaye Diagne, de l’émission d’instructions pour débloquer les comptes bancaires des entreprises de presse. Toutefois, cette mesure reste incomplète : plusieurs entreprises n’ont pas encore obtenu les documents nécessaires pour accéder à leurs fonds, empêchant tout réel soulagement.
Selon lui, ces difficultés financières ont entraîné des conséquences sociales dramatiques : licenciements, arriérés de salaire, chômage technique, interruptions de couverture maladie, et retards dans le paiement des cotisations sociales.
Malgré cette précarité extrême, la presse sénégalaise a tenu son rôle essentiel en assurant une couverture exemplaire des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. Cette mission de service public a contribué à garantir un processus électoral transparent, évitant ainsi des troubles post-électoraux.
Face à cette situation critique, le secteur attend des mesures concrètes et la mise en œuvre de l’appel au « dialogue rénové » lancé par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye en août dernier. Il s’agit d’une condition indispensable pour préserver le rôle de la presse en tant que pilier de la démocratie sénégalaise.