L’armée sénégalaise vient de lancer une offensive contre la faction MFDC de Salif Sadio. Objectifs déclarés : démanteler les bases situées le long de la frontière avec la Gambie, et mettre fin aux trafics qui prospèrent dans la zone.
Deux mois après la mort de quatre soldats sénégalais – alors que sept autres ont été pris en otage par des hommes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) – l’armée du pays a annoncé le lancement d’une opération contre les rebelles de la région, qui a débuté dans la nuit du 13 au 14 mars. Dans un communiqué rendu public, l’état-major sénégalais révèle que « cette opération vise également à détruire toutes les bandes armées menant des activités criminelles » dans la zone, précisant que « les forces armées restent déterminées […] à préserver à tout prix l’intégrité du territoire national. »
L’un des plus vieux conflits d’Afrique
À la tête du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), le chef de guerre Salif Sadio revendique l’autonomie de cette région méridionale, et compte sur les trafics pour financer sa rébellion. Accusées de cultiver du cannabis, qui prospère dans cette verte région, ses troupes sont également soupçonnées de piller les forêts sénégalaises pour exporter du précieux bois de rose vers la Chine. Une activité lucrative, mais déclarée illégale par les autorités.
Dans cette zone frontalière de la Gambie, la violence ne date pas d’hier. La Casamance est en effet le théâtre de l’un des plus vieux conflits d’Afrique. Une lutte qui fait rage depuis décembre 1982, date à laquelle des membres d’un mouvement séparatiste ont pris le maquis à la suite de la répression d’une marche pour l’indépendance.
Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit a persisté à basse intensité. Mais le Sénégal s’emploie plus que jamais à normaliser la situation, et a entrepris de réinstaller les déplacés.
En janvier 2021 déjà, l’armée avait lancé une opération contre les bases du MFDC, afin de permettre ces retours. Mais aussi pour mettre fin aux trafics florissants auxquels les rebelles sont accusés de prendre part.