Pas de marche pour célébrer la fête du Travail pour la deuxième année consécutive…. Mais les centrales syndicales ont pu déposer leur cahier de doléances des travailleurs au Palais de la république, en présence de Macky Sall qui a pu constater que 1 236 travailleurs ont été licenciés et 16 500 mis au chômage technique dans un contexte économique morose lié à la pandémie. Des statistiques qui ne représentent pas le secteur informel.
Si certaines centrales syndicales ont prévu des événements virtuels ce 1er-Mai, la CNTS/FC (Confédération nationale des travailleurs du Sénégal / Force du changement) a organisé un rassemblement restreint sur le thème de la situation des travailleurs face au Covid-19. Une trentaine de membres du syndicat des travailleurs de l’hôtellerie et de la restauration se sont présentés devant un hôtel en plein centre de Dakar, munis d’une banderole et de pancartes. Un rassemblement en effectifs réduits, explique Khadim Ndiaye, le secrétaire général :
« Dans notre secteur, depuis la pandémie, il y a eu énormément de pertes d’emplois. Des emplois indirects, c’est-à-dire les journaliers, sans compter les emplois directs. Ce que je demande aujourd’hui, avant de créer des emplois, c’est de sécuriser le travail existant. »
Selon les différentes estimations syndicales, entre 40 000 et 80 000 emplois auraient été supprimés depuis le début de la pandémie. Mais difficile de chiffrer alors que le secteur informel est le plus touché. Bakhaw Ndiongue, secrétaire générale de la CNTS/FC, a fait part de ses inquiétudes dans le cahier de doléances qu’elle a remis dans la matinée au président Macky Sall.
« Le patronat se réfugie derrière les licenciements pour motif économique pour mettre dehors des milliers et des milliers de travailleurs. Nous demandons leur réintégration car ce sont des licenciements abusifs. L’État est dans l’obligation d’encadrer ces travailleurs pour qu’ils puissent quand même retrouver leur dignité. »
Parmi les nombreuses doléances reçues par le chef de l’État, les centrales syndicales ont notamment insisté sur la baisse des prix des denrées de consommation et sur l’indexions des salaires sur l’augmentation du coût de la vie.