Kalidou Kassé, artiste peintre est l’invité de Salam Sénégal. Son invitation s’inscrit dans le cadre de l’ouverture de la 15e édition de la biennale de l’art contemporain africain, membre du comité d’orientation de l’art contemporain africain.
Il est venu d’emblée sur la particularité de cette 15e édition de la biennale. Elle se résume en général aux trois innovations dont « le salon du design qui est revenu, l’exposition dédiée aux collectionneurs sénégalais, mais aussi la sélection qui a tenu à la parité entre femme et homme » dit-il. Pour lui, cette dernière ne s’est pas faite de manière « automatiquement » mais découle « des propositions qui nous ont amené à cela ». De son avis « ce sont les 3 particularités de cette exposition ».
L’artiste a par ailleurs senti « un engouement du monde entier de participer à cette biennale» par ce qu’ils « savent que la biennale a une dimension internationale » d’autant plus que c’est « la quatrième biennale du monde ». Elle a été repoussé à ses tout débuts parce qu’il y a un calendrier international de toutes les biennales du monde comme celle de Venise, ou aux États-Unis ». Mais celle de Dakar était toujours confiné par ses mouvements domestiques » et en suivant « l’actualité beaucoup de collectionneurs, d’amateurs d’art ont compris qu’avec les problèmes de contexte politique, le report était nécessaire et se sont remis pour venir au mois de novembre ». Report qui a d’ailleurs eu un impact positif selon Kalidou Kassé : « sur le plan non seulement de l’organisation mais aussi sur le plan de proposition artistique que nous avons reçu ».
Relever le défi de l’emploi
Membre du comité d’orientation, Kalidou Kassé compte organiser une exposition pour répondre à la problématique de l’emploi des jeunes. Pour le peintre c’est « justement le grand défi ». Et « nous devons y travailler ». Il révèle que son marché d’art qu’il compte organiser à la Place du Souvenir Africain cette année va être dédié « aux jeunes parce que la dernière édition tenue il y a deux ans, j’avais invité beaucoup de monde venant de la sous-région et de l’Amérique mais j’ai senti l’absence des jeunes et c’est pourquoi je me dis qu’il me faut corriger cela » ajoute-il. Donc son rendez-vous prochain va être dédier « exclusivement aux jeunes ». Le choix sur les jeunes s’explique par le fait que « le monde de l’art regorge de potentialités non seulement économique » et que «de nouveaux métiers émergent dans ce secteur » qui peut-être une aubaine face aux questions de l’emploi des jeunes. Pour cela, l’artiste fait référence « au commissaire d’exposition, de l’historien de l’art, du médiateur et même le métier de scénographe entre dans ce cadre aujourd’hui ».
Engouement des Sénégalais à l’art
Mais les défis à relever sont nombreux. C’est à se demander si les sénégalais s’intéressent davantage à l’art.
Pour le connaisseur qu’ils « sont nombreux à venir à cette exposition Dakar ». Kassé se dit « agréablement surpris parce que hier j’étais à l’ancien palais et les sénégalais venaient jusqu’à à minuit. Chaque Sénégalais qui arrive me parle d’un projet artistique et j’ai vu qu’ils sont en train d’être concentré à la réalité de la création artistique. Ce n’est plus donc une affaire d’élite comme le prétendent certains.
Pour lui, cette étape est dépassée depuis longtemps. C’est comme si on dit que l’art ne nourrit pas son homme. Or que l’art nourrit son homme parce que nous sommes au 21e siècle. Kalidou explique qu’aujourd’hui tous les canaux sont ouverts pour dire cela par ce que « nous avons des gens qui se sont mis dans la collection artistique ». C’est qui a suscité un peu « l’exposition des collectionneurs dont je suis le commissaire ». Sa surprise fut de « voir dans ces collections, des œuvres qui peuvent coûter plus de 300 millions comme ce que détiennent Mourtala un des plus grands collectionneurs du Sénégal ».
Remercier le Président
Pour le moment dit-il, il faut remercier le Président de la République qui a rendu hommage aux artistes disparus, lors de l’ouverture de la biennale. Un acte extrême important et émouvant trouve-il, parce que « les familles de ces artistes disparus sont restés chez eux à regarder la télévision en écoutant la voix de leur père, oncle, grand-père qui fait chaud au cœur. Et cela était l’élément déclencheur de tous les artistes qui ont compris le message du président de la république.
L’intelligence artificielle ne doit pas tuer la création
Au-delà de la communication du Président, « nous l’avons compris que nous allons plus vers le numérique » souligne Kalidou. « Le monde devient de plus en plus numérique et les artistes doivent aller vers cela. Nous ne devons pas avoir peur de l’intelligence artificielle et d’autres ». Pour lui, « le cœur de la création ne doit pas être tué par ces nouveaux outils qui arrivent » d’où la nécessité de les prendre avec beaucoup de précautions.