Dakar, 21 avr (APS) – Les quotidiens se sont surtout intéressés, pour leur édition de ce jeudi, à la grève des travailleurs de la santé et aux manœuvres des partis politiques en vue des élections législatives du 31 juillet prochain.
‘’Les déflagrations liées à l’affaire Astou Sokhna, la dame décédée à l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye de Louga par négligence et défaut de prise en charge par le corps médical, risquent de faire imploser tout le secteur de la santé au Sénégal’’, prévient EnQuête.
‘’La terrible vengeance des sages-femmes’’, titre L’Observateur, ajoutant qu’‘’elles refusent d’être les agneaux du sacrifice d’un système de santé qu’elles jugent défaillant’’.
Le même journal affirme que ‘’les sages-femmes du Sénégal en veulent à leur ministre de tutelle, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr’’.
‘’Les soutiens aux sages-femmes arrêtées à la suite du décès par négligence d’Astou Sokhna (…) se multiplient’’, fait remarquer WalfQuotidien.
‘’Les patients vont vivre le calvaire dans les structures de santé’’, s’inquiète Le Quotidien, qui ne cache pas son insatisfaction de la réaction du gouvernement aux difficultés du secteur de la santé.
Le même journal ajoute : ‘’La lecture du communiqué du Conseil des ministres d’hier a dû plonger beaucoup de Sénégalais dans la perplexité. Au moment où l’état de la Santé s’aggrave sur le plan national, le chef de l’Etat se vante des efforts qu’il a fournis pour améliorer la situation de ce secteur. Ce serait simple de lui rétorquer que si ses résultats étaient aussi visibles, nous n’en serions pas là.’’
Le Quotidien invite les travailleurs de la santé et le gouvernement à la ‘’modestie’’ et au ‘’dépassement’’, car ‘’il s’agit vraiment de la vie des gens’’.
L’As, lui, semble donner du crédit aux mesures annoncées par le communiqué du Conseil des ministres, à la suite duquel il écrit : ‘’Le décès [d’Astou Sokhna] (…) est en train de faire bouger les lignes du côté du gouvernement.’’
Le même journal affirme que les autorités gouvernementales ont ‘’la ferme volonté de réformer tout le système’’ de santé.
‘’Le chef de l’Etat pour l’accélération urgente des réformes du système de santé’’, note Le Soleil.
‘’Grèves tous azimuts : la faillite du système de santé’’, résume Kritik’.
Plusieurs syndicats de travailleurs de la santé ont demandé à leurs militants d’observer une ‘’grève générale’’ de vingt-quatre heures, ce jeudi, en guise de protestation contre l’arrestation de quatre sages-femmes de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye de Louga (nord), après la mort en couches d’une patiente.
‘’Le Sénégal se noie dans le Net’’
Concernant les élections législatives, L’Observateur relaye les assurances de Barthélémy Dias, le maire de Dakar et responsable de la coalition Yewwi Askan Wi. ‘’Personne ne peut nous voler ces élections’’, jure M. Dias, ajoutant : ‘’C’est la première fois dans l’histoire politique du Sénégal que nous sommes si proches d’une cohabitation à l’Assemblée nationale.’’
Bés Bi Le Jour relaye l’invitation faite par le Parti démocratique sénégalais (PDS), le parti de l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade, de rejeter le parrainage instauré par le ministère de l’Intérieur pour l’investiture des candidats aux élections législatives.
Le PDS trouve le parrainage ‘’antidémocratique [et] rétrograde’’. C’est un moyen utilisé pour empêcher ‘’systématiquement’’ des prétendants de prendre part au scrutin, ajoute Bés Bi Le Jour, citant la formation politique d’Abdoulaye Wade.
Le PDS dénonce la non-inscription sur les listes électorales de 1 million de jeunes, exige un ‘’audit contradictoire’’ du fichier électoral et appelle à ‘’une grande manifestation nationale de l’opposition’’, selon Le Témoin Quotidien.
Ces revendications font croire au même journal que la ‘’trêve politique’’ entre Abdoulaye Wade et Macky Sall ‘’n’a duré que le temps d’une rose’’, après que le second a fait l’honneur au premier, en février dernier, de baptiser le Stade du Sénégal à son nom.
Macky Sall, lui, a appelé les partis politiques de la majorité présidentielle à renforcer l’unité de la coalition pour remporter les élections législatives. ‘’Le président de la République a exigé l’unité aux responsables de la coalition Benno Bokk Yaakaar’’, rapporte Le Quotidien, selon lequel la consigne a été donnée lors d’une réunion du chef de l’Etat avec des leaders des partis concernés, au palais de la République.
WalfQuotidien estime que ‘’le président Macky Sall se donne à fond pour une victoire aux élections législatives’’. ‘’Il inaugure (…) des réalisations en grande pompe. Il réconcilie ses partisans. Il mène une véritable campagne de séduction des jeunes [et] est en train de vider les coalitions de l’opposition (…) de leurs maires’’.
‘’D’autres maires de l’opposition vont nous rejoindre, même ici à Dakar’’, écrit Libération, citant le leader de la majorité présidentielle.
Sud Quotidien est préoccupé par les ‘’insultes et dérapages dans les médias sociaux’’. ‘’Le Sénégal se noie dans le Net’’, titre-t-il, ajoutant que ‘’les médias sociaux sont [devenus] un moyen de pression et d’intimidation’’.
Le sujet préoccupe Vox Populi aussi. ‘’On est maintenant dans le viol perpétuel de la vie privée’’, déclare un sociologue interrogé par le journal, selon lequel les réseaux sociaux sont des ‘’tueurs silencieux’’ et des ‘’justiciers des temps nouveaux’’. Cette catégorie de médias est utilisée au Sénégal pour la ‘’délation’’, les ‘’manipulations’’, les ‘’mensonges’’, etc.
‘’On y jette tout ce qu’on collecte comme déchets dans la vie des gens (…) Personne n’étant à l’abri d’une intrusion dans sa vie privée et d’une exposition publique, tout le monde devient sursitaire’’, analyse Vox Populi.