LE PRESIDENT MACKY SALL LANCE LES TRAVAUX DU MEMORIAL DE GOREE

Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a procédé, samedi, à la pose de la première pierre du Mémorial de Gorée.

« Le Mémorial de Gorée a pour vocation d’être un lieu de rappel de notre histoire pour que l’horreur du passé ne se répète plus jamais », a déclaré Macky Sall au cours d’une cérémonie.

« Il dira qu’à quelques encablures d’ici, l’innommable s’est produit ; des hommes, des femmes et des enfants de tous âges ont été rassemblés, enchaînés, torturés, transportés par millions et réduits sans pitié à l’esclavage, génération après génération », a-t-il rappelé.

L’île de Gorée, située dans la baie de Dakar, en République du Sénégal fut l’un de ces ports d’où partaient pour un voyage sans retour, les bateaux transatlantiques transformés ainsi en « parcs à nègres ».

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L’île possède également l’un des rares ensembles d’architecture coloniale des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles conservés de façon à peu près intacte. Sa situation géographique, placée à l’extrémité occidentale la plus avancée du continent noir, la prédisposait enfin à une reconnaissance internationale.

« Un lieu d’hommage, de méditation et de réflexion » sur la traite négrière, l’île de Gorée située en face de la capitale ayant été pendant des siècles un lieu de départ des esclaves africains vers les Amériques.

Cet ambitieux projet culturel, en mémoire des millions d’esclaves africains déportés dans les Amériques, représente un symbole puissant pour l’ensemble du continent africain.

Amadou Lamine Sall, commissaire général du Mémorial, décrit ce projet comme « un espace de souvenir et de partage des mémoires de la Traite négrière », soulignant son importance symbolique et historique.

La signature du contrat de réalisation, intervenu le 20 septembre 2019, entre l’État du Sénégal et l’architecte italien Ottavio di Blasi, a mis fin à une attente de plusieurs années.

Ce mémorial, conçu pour attirer huit cent mille touristes annuellement, devrait également générer plus de trois milliards de francs CFA par an, selon les estimations d’Amadou Lamine Sall.

Le projet, supervisé par l’Agence de promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX), prévoit la construction de salles de cinéma, d’exposition, d’un jardin des peuples noirs, d’un souk composé de 32 boutiques, et d’autres espaces dédiés à la préservation de cette mémoire collective.

Avec une tour de 108 mètres de haut, ce lieu d’hommage et de réflexion sur l’esclavage se dressera à Dakar, à proximité de l’île d’où les esclaves étaient transportés vers l’Amérique.

Cette importance symbolique de l’île de Gorée, en tant qu’« île mémoire » de la Grande traite négrière fut ainsi reconnue officiellement par l’ONU en 1978 : l’île de Gorée fut l’un des tout premiers sites protégés à être portés sur la Liste du patrimoine mondial gérée par l’UNESCO.