Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, a annoncé le lancement d’un nouveau plan stratégique de lutte contre les hépatites lors de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites, placée cette année sous le thème « Il est temps d’agir ». Ce plan vise à éviter entre 8 500 et 16 000 décès liés à l’hépatite B et entre 88 000 et 90 000 nouvelles infections d’ici 2030.
Ibrahima Sy a souligné que ce plan décennal, lancé depuis 2019, est aligné avec les objectifs mondiaux d’élimination des hépatites. Il repose sur trois axes principaux : le renforcement de la prévention, l’articulation des étapes de la prise en charge des patients atteints d’hépatite B ou C selon des parcours de soins spécifiques, et le soutien à l’équité dans les soins par des mesures concrètes de correction des inégalités sociales et territoriales.
Le ministre a insisté sur l’importance de l’investissement nécessaire pour ce plan, tout en soulignant que le retour sur investissement sera considérable en termes de vies sauvées, de cancers évités et de qualité de vie améliorée. Selon lui, ce plan devrait permettre d’éviter 8 500 à 16 000 décès dus à l’hépatite B et 88 000 à 90 000 nouvelles infections d’ici 2030. À l’horizon 2050, ce sont 66 % des décès et des nouvelles infections qui devraient être évités. Pour l’hépatite C, le plan devrait permettre de sauver entre 20 000 et 35 000 vies et de diminuer l’incidence de ces infections de 31 à 47 %.
Ibrahima Sy a appelé les acteurs et partenaires au développement à soutenir la mise en œuvre de ce plan pour le bien des populations sénégalaises. Il a rappelé que la Journée mondiale de lutte contre les hépatites offre l’occasion de souligner que cette maladie peut être éliminée d’ici 2030 grâce à des ressources suffisantes et un engagement politique résolu.
Le ministre a également présenté un bilan des efforts réalisés au Sénégal dans la lutte contre les hépatites virales, mettant en avant une baisse significative du taux de prévalence grâce à d’importantes mesures de prévention. Toutefois, il a reconnu que des défis persistent.
Selon les dernières études de 2023, plus d’un million de Sénégalais seraient porteurs chroniques de l’hépatite B et 360 000 de l’hépatite C. Ces personnes peuvent transmettre le virus pendant des années avant d’évoluer vers la cirrhose et le cancer du foie, a précisé Ibrahima Sy. Il a souligné la nécessité de continuer les efforts pour réduire le fardeau des hépatites au Sénégal.