L’Afrique doit trouver des solutions à la situation de précarité alimentaire à laquelle elle se trouve confrontée, afin que le continent puisse se nourrir lui-même et contribuer à nourrir le monde, a déclaré le président sénégalais Macky Sall, ce mercredi, à l’ouverture de la deuxième édition du sommet de Dakar sur la souveraineté alimentaire.
« L’Afrique est à la croisée des chemins face à une crise sans précédent. Il y a sur le chemin de l’Afrique des problèmes qui nous maintiennent dans le statu quo d’une agriculture qui continuera à nous exposer à la précarité alimentaire [et aux] aléas climatiques, mais il y a également l’Afrique des solutions […] », a-t-il dit.
Seize chefs d’Etat et de gouvernement sont présents à l’ouverture de ce sommet qui se tient au Centre international de conférences de Diamniadio, sur le thème : « Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience ».
Selon Macky Sall, la question de la souveraineté alimentaire « est devenue une urgence de première nécessité, alors que nos pays subissent de plein fouet l’effet combiné du changement climatique, de la pandémie et d’une guerre majeure », à savoir le conflit russo-ukrainien.
L’Afrique, en conséquence, « doit apprendre à se nourrir elle-même et contribuer à nourrir le monde parce que le continent en a le potentiel », a souligné le chef de l’Etat sénégalais.
Cette rencontre dénommée « Dakar2 », a l’ambition de « ’s’inscrire résolument dans la dynamique de l’Afrique des solutions qui puise dans son immense potentiel pour se nourrir par elle-même et nourrir le monde ».
« Nous voulons rester combatifs, résolus à surmonter nos obstacles pour relever les défis du moment », a assené le Président Sall, appelant les partenaires bilatéraux et multilatéraux à se mobiliser pour accompagner cette dynamique.
Pour Macky Sall, les chiffres parlent d’eux-mêmes avec le Rapport mondial sur la crise alimentaire en 2O22, selon lequel près de 250 millions de personnes dans le monde pourraient faire face à l’insécurité alimentaire. Sans compter la pénurie d’engrais et « la hausse vertigineuse des prix qui plombent la productivité ».
« Cette crise sans précédent nous édifie sur l’urgence pour notre continent de mettre fin à sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur », a indiqué le chef de l’Etat sénégalais.
« C’est le moment de faire des actions pour faire de Dakar2 un véritable Sommet de l’action, afin de réussir ensemble le pari de la production agricole et de la souveraineté alimentaire », a-t-il dit dans son discours d’ouverture.
Il a rappelé que l’Afrique n’était « pas dépendant de l’extérieur pour se nourrir, mais à un moment » de son histoire et de son parcours, le continent est devenu dépendant » de l’extérieur pour son alimentation.
Cette tendance doit être renversée afin que l’Afrique puisse retrouver sa souveraineté alimentaire, a insisté le président Sall, avant de mettre en exergue les potentialités du continent africain dans ce domaine.
L’Afrique, dit-il, « c’est 1,4 milliard d’habitants établis sur plus de 30 millions de km2 avec plus de 60% des terres arables non exploitées dans le monde, d’abondantes ressources hydriques avec tous les grands fleuves en dehors de l’Amazonie ».
Il fait observer que c’est là tout le paradoxe d’un continent qui continue d’importer l’essentiel de ses produits alimentaires.
Prévu pour trois jours, le sommet de Dakar sur la souveraineté alimentaire est organisé par la Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec le Sénégal.
Il vise à permettre aux pays participants de défendre leurs stratégies de souveraineté alimentaire devant les bailleurs de fonds, afin d’obtenir des financements conséquents.