Le Président de la République Bassirou Diomaye Faye, est rentré à Dakar dimanche après avoir participé au 65ème sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Abuja, au Nigeria. Lors de ce sommet, le Président Faye a été mandaté par son homologue nigérian Bola Tinubu, président en exercice de la Cédéao, pour agir en tant que médiateur auprès du Burkina Faso, du Mali et du Niger, pays qui ont récemment annoncé leur retrait de l’organisation régionale.
La tâche confiée au Président de la République est de grande envergure : convaincre ces trois pays sahéliens de reconsidérer leur position. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Notre responsabilité, c’est de travailler à rapprocher les positions, à les réconcilier, à faire en sorte qu’il puisse y avoir une plage de dialogue entre l’organisation et les parties prenantes, notamment l’Alliance des États du Sahel (AES) », a-t-il déclaré à son arrivée à Dakar.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont fondé en septembre 2023 l’Alliance des États du Sahel (AES) et ont annoncé leur retrait de la Cédéao trois mois plus tard. Bien que les dirigeants militaires de ces pays aient précisé que leur départ était « avec effet immédiat », les textes de la Cédéao stipulent une période d’attente d’un an pour les pays membres candidats à une sortie. Le Président Faye espère utiliser ce délai pour encourager des discussions et réconcilier les positions.
Lors du sommet, le Président Bassirou Diomaye Faye a souligné l’importance de renforcer l’organisation pour mieux relever les défis communs. « J’espère qu’avant la fin du délai de préavis, il y aura suffisamment de discussions pour réconcilier les positions et renforcer l’organisation afin qu’elle puisse mieux relever les défis communs auxquels nous sommes confrontés », a-t-il affirmé. Il a également critiqué les stéréotypes selon lesquels la Cédéao serait soumise aux influences de puissances extérieures et a appelé l’organisation à se concentrer sur les besoins des populations qu’elle sert.
Décrivant ses efforts comme ceux d’un panafricaniste et souverainiste, le chef de l’état a rappelé ses visites aux pays membres de la Cédéao après son élection pour raffermir les relations et travailler au rapprochement des positions. « Le Sénégal est un grand pays, pas par la superficie, mais par les hommes qui ont incarné les institutions, particulièrement ceux qui ont animé la diplomatie depuis l’indépendance de notre pays, et qui nous ont forgé une respectabilité que nous devons préserver et renforcer », a-t-il souligné.