Une ambiance de situation de crise régnait dimanche 23 octobre dans les villes tchadiennes sous couvre-feu suite aux violences du 20 octobre. Quatre jours après les manifestations meurtrières, l’émotion reste palpable. Selon le bilan officiel, près d’une cinquantaine de personnes ont été tuées lors de la répression des manifestations anti-pouvoir, près de 300 autres ont été blessées. Le personnel de santé reste également choqué par ce « jeudi noir ».
La même scène dure depuis trois jours. Ce dimanche vers 17h, tous les habitants de Ndjamena, où un couvre-feu est en vigueur à partir de 18h, se sont empressés de rentrer chez eux. Depuis, les commerces sont fermés et les rues vides de passants. Un important dispositif militaire a en revanche été déployé. De nombreux véhicules de l’armée, parfois équipés d’armes lourdes, sont visibles dans la capitale.
Si l’internet n’est pas coupé, le débit est tellement lent que même charger une page Facebook devient compliqué. Les 7e et 9e arrondissements de la capitale sont privés d’internet, tout comme une partie du 6e.
Une situation que le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement impute à un trop grand nombre de connexions. « Avec le couvre-feu, tout le monde est chez soi et à l’affût de l’information, explique à RFI Aziz Mahamat Saleh. Tout le monde est connecté en même temps. Il y avait déjà des problèmes de connexion qui ont été malheureusement accentués. Même les opérateurs ont été conviés par le gouvernement pour améliorer les choses. Mais à ma connaissance, il n’y a pas de coupure d’internet sur le territoire tchadien. »