MULTIPLICATION DES NOMINATIONS DE CONSEILLERS ET DE CHARGÉS DE MISSION | « CE SONT DES GENS QUI N’ONT AUCUNE MISSION, C’EST SIMPLEMENT DES POSTES POLITIQUES » THIERNO BOCOUM

Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal Internationale, Thierno Bocoum, chargé de communication de la coalition « Samm sa kaddu », a vivement critiqué la multiplication des nominations de conseillers et de chargés de mission au sein de l’administration sénégalaise. Selon lui, cette inflation de postes n’a d’autre but que de satisfaire des intérêts politiques au détriment de l’intérêt public, une pratique qu’il qualifie de « tokk mouy doxe », un terme désignant des nominations sans mission concrète.

Thierno Bocoum a particulièrement fustigé la nomination récente de 47 chargés de mission, affirmant que ces postes ne répondent à aucun besoin réel. « Ce sont des gens qui n’ont aucune mission, ce sont simplement des postes politiques », a-t-il déclaré, dénonçant une gestion qui alourdit les dépenses publiques tout en ignorant les appels à la rigueur budgétaire. Pour lui, cette pratique est d’autant plus critiquable que les nouvelles autorités avaient promis de réduire les dépenses inutiles et de supprimer les fonds politiques, une promesse qu’il juge non tenue.

Le responsable de communication de « Samm sa kaddu » a également révélé que 10 % du salaire des nommés sont reversés au parti au pouvoir, ce qui, selon lui, montre un enrichissement sur le dos des populations. Il a ainsi appelé les Sénégalais à prendre conscience de cette situation et à exercer une vigilance accrue sur la gestion des ressources publiques.

Sur la question du nouveau référentiel Sénégal 2050, Thierno Bocoum se montre sceptique quant à sa mise en œuvre. Il estime que les sorties récentes sur la gestion des finances publiques, notamment les accusations de falsification des chiffres, ont terni l’image du Sénégal à l’international. Bocoum déplore que ces chiffres aient été utilisés sans attendre la certification de la Cour des comptes, et que les conséquences de cette gestion pourraient nuire à la crédibilité du projet.

Il critique également les mesures économiques proposées par l’État et le FMI, telles que l’élargissement de l’assiette fiscale et les exonérations, qu’il considère comme des solutions inadéquates aux défis actuels.

Thierno Bocoum a exprimé la satisfaction de sa coalition quant à la décision favorable à leur candidat. Selon lui, bien que des recours aient été déposés pour invalider la candidature de Barthélemy Diaz, ces recours proviennent, selon ses propos, de membres du gouvernement, et non d’entités neutres. Il affirme que l’arrêt de la Cour suprême, utilisé dans le dossier contre Diaz, n’a jamais été officiellement notifié à ce dernier, ce qui soulève des interrogations sur la transparence du processus. Pour Bocoum, Barthélemy Diaz reste éligible, car aucune décision de justice définitive ne l’a écarté du fichier électoral, contrairement à Ousmane Sonko, dont l’inéligibilité avait été actée lors des élections présidentielles passées.

Dans le contexte des élections législatives à venir, Thierno Bocoum a exhorté les électeurs à ne pas accorder une majorité absolue au pouvoir exécutif, mais plutôt à privilégier une opposition forte pour assurer un contrôle efficace de l’action gouvernementale et une évaluation rigoureuse des politiques publiques.