Ce mardi marque un tournant décisif pour les États-Unis. Quelque 240 millions d’Américains se rendent aux urnes pour choisir le successeur de Joe Biden, qui a renoncé à briguer un second mandat. C’est la vice-présidente sortante Kamala Harris, candidate du Parti démocrate, qui porte les couleurs de l’administration actuelle. Face à elle, l’ancien président républicain Donald Trump revient sur le devant de la scène pour tenter de retrouver la Maison-Blanche.
Les sondages reflètent l’incertitude qui entoure ce 60e scrutin présidentiel quadriennal. Les intentions de vote montrent un duel extrêmement serré entre Harris et Trump, sans qu’un favori clair ne se distingue.
Outre les candidats démocrate et républicain, trois candidats indépendants enrichissent le paysage politique : le professeur et activiste Cornel West, représentatif des idéaux progressistes, Jill Stein du parti écologiste, et le libertarien Chase Oliver, âgé de 39 ans, qui suscite l’intérêt d’un électorat en quête d’alternatives.
Les Américains montrent un engouement marqué pour cette élection. Au moins 78 millions d’électeurs sont attendus aujourd’hui dans les bureaux de vote, tandis que 82 millions d’autres ont déjà exercé leur droit via le vote anticipé. Cette participation pourrait atteindre un record, marquant l’importance accordée à cette élection dans un contexte politique polarisé.
L’élection présidentielle américaine repose sur un système de suffrage universel indirect. Les citoyens américains votent non pas directement pour leur candidat à la présidence, mais pour des grands électeurs. Ce sont ces 538 grands électeurs, représentant chaque État et le district de Columbia, qui se réuniront pour désigner officiellement le prochain président. Pour remporter l’élection, un candidat doit obtenir au moins 270 voix des grands électeurs.
Le nombre de grands électeurs attribué à chaque État dépend de sa représentation au Congrès : chaque État dispose de deux sénateurs et d’un nombre de représentants proportionnel à sa population. Ce système attribue un poids variable à chaque État, en fonction de sa démographie.
Dans la majorité des États, le principe du « winner-take-all » s’applique : le candidat ayant remporté la majorité du vote populaire s’assure de l’ensemble des grands électeurs de l’État. Seuls le Maine et le Nebraska adoptent un modèle hybride qui intègre une part de proportionnelle, permettant une répartition plus fine des voix.
Cette complexité a souvent soulevé des débats quant à sa représentativité et à son impact sur le poids des États dans l’élection. Par ailleurs, la Constitution impose que les grands électeurs soient des citoyens sans fonction officielle fédérale, en dehors de tout lien direct avec le gouvernement.
Les Américains votent selon les fuseaux horaires qui couvrent le pays. L’ouverture des bureaux de vote se fait dès 5h du matin, heure locale (10h GMT), et certains resteront ouverts jusqu’à 1h du matin (6h GMT), assurant ainsi une couverture complète du territoire et une synchronisation qui suit l’ampleur géographique des États-Unis.
Vers une nouvelle ère politique ?
En l’absence de Joe Biden, qui a choisi de ne pas se représenter et a apporté son soutien à Kamala Harris, les Américains se prononcent non seulement sur une personnalité mais sur une vision de l’avenir.
Face aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux, cette élection pourrait marquer un tournant décisif pour le pays. La réponse viendra dans les jours, voire les semaines, à venir lorsque les résultats du vote indirect seront entérinés par le collège électoral.