Présidentielle au Brésil: le pays à la croisée des chemins

Jair Bolsonaro continuera-t-il à gouverner le géant de l’Amérique latine ou sera-t-il chassé par l’ancien président de gauche Lula ? Les électeurs brésiliens décideront ce dimanche 30 octobre. Le scrutin s’annonce très serré, avec le président sortant qui, lors du premier tour début octobre, a pu réduire l’écart qui le séparait de son rival.

Les nerfs sont à vif en cette fin de campagne, qui a mis le président sortant sur la défensive. Il y a eu d’abord l’affaire des « Vénézuéliennes ». La semaine dernière, Jair Bolsonaro a laissé entendre qu’il avait rencontré et flirté avec des mineures vénézuéliennes, qu’il a décrites comme des prostituées, avant de rétropédaler à grande vitesse. Ensuite, le ministre de l’Économie a commis une énorme gaffe en laissant entendre que le salaire minimum et les retraites pourraient être désindexés par rapport à l’inflation, ce qui signifierait une baisse du pouvoir d’achat.

Lula n’a pas hésité à exploiter cette sortie pour le moins imprudente, tout comme l’affaire Jefferson : en début de semaine, Roberto Jefferson, un ancien député d’extrême-droite proche de Jair Bolsonaro, a fait la Une des médias lorsqu’il a attaqué à la grenade et à coups de fusils des policiers venus l’arrêter. Les efforts du président pour se distancier de cet ancien élu avec lequel il a été à plusieurs reprises pris en photo, ont touché à la caricature. Impossible de savoir si cette affaire va lui coûter des voix, mais en tout cas, elle représente selon certains observateurs un condensé du bolsonarisme : violence politique, armement de la population et non-respect de la justice.  

SOURCE : RFI