SANTÉ MENTALE AU SÉNÉGAL | LES JEUNES FILLES, PARTICULIÈREMENT VULNÉRABLES

Le docteur Boubacar Diémé, chef du service des consultations externes à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye, a profité de son passage à la matinale Salam Sénégal sur Radio Sénégal Internationale pour tirer la sonnette d’alarme sur l’état de la santé mentale chez les jeunes filles au Sénégal, à l’occasion de la Journée internationale de la santé mentale.

Il a notamment évoqué la vulnérabilité accrue des jeunes filles âgées de 12 à 15 ans face aux troubles mentaux, en particulier la dépression. Ces jeunes sont souvent exposées à des violences de différentes natures, liées à leur statut biologique et psychologique, ainsi qu’à des interdits sociaux. Ce poids, selon le docteur Diémé, conduit à des troubles comme le mutisme et la frustration, qui impactent négativement leur développement.

Dr Diémé a insisté sur la nécessité de sensibiliser et d’instaurer des mécanismes préventifs dans les écoles, afin de permettre aux jeunes filles de s’exprimer et de prévenir les dérives avant qu’elles ne se retrouvent dans des situations de crise. Il a notamment suggéré la présence d’éducateurs spécialisés au sein des établissements scolaires, pour que les enfants puissent trouver un espace d’écoute.

Le spécialiste a également rappelé que le poids de la société, notamment l’exigence culturelle de maternité, constitue une pression supplémentaire pour les femmes, exacerbant parfois les troubles mentaux.

Sur la question de la santé mentale au travail, Dr Diémé a souligné l’importance d’un environnement professionnel sain, insistant sur le fait qu’un climat de travail équilibré et valorisant est essentiel pour maintenir la performance et le bien-être mental des employés. Il recommande de valoriser les ressources humaines et de gérer les conflits de manière proactive pour éviter le stress et ses répercussions.