Il était une fois, sous le soleil éclatant et bercé par les vagues de l’Atlantique, un peuple fier et résilient. Le Sénégal, terre de Téranga, se trouve à un carrefour crucial de son histoire. Les nouvelles autorités, investies d’une mission sacrée, doivent relever un défi monumental : redéfinir la souveraineté nationale dans un monde en proie aux évolutions géopolitiques, complexes et insaisissables.
Le monde est un village planétaire, dit-on. Mais que signifie réellement cette expression aujourd’hui ? Les puissances économiques mondiales, véritables maîtres du jeu, ne sont-elles pas les véritables décideurs de notre destin ? L’argent, ce nerf de la guerre, ne dicte-t-il pas les règles du jeu ?
Le diktat continue. Le Sénégal attendait un décaissement de 230 milliards du FMI, bloqué car notre ministre des finances doit s’expliquer sur un Eurobond mobilisé récemment sans l’approbation des « gendarmes du monde ». Pourquoi accorder la moindre considération à ces apprentis dictateurs mondiaux ? Avons-nous besoin de faire approuver nos programmes de développement par les institutions de Bretton Woods ?
Depuis l’avènement du nouveau pouvoir, combien de conférences hors d’Afrique, combien de défilés d’experts internationaux venus rencontrer nos nouveaux décideurs ? Face à une pression économique et populaire croissante, le pouvoir cédera-t-il à la tentation des emprunts conditionnés ? N’est-ce pas là un début de renoncement à un élan souverainiste affirmé, ou le signe d’un réalisme face aux nombreux défis qui assaillent le nouveau regime?
Le rôle du peuple est crucial. La pression pour la réduction des prix du riz, de l’huile, du pain, montre que le peuple doit comprendre les enjeux. Mais en a-t-il la lecture et la patience?
Ces grands changements nécessitent un soutien massif et inébranlable. Comme l’a dit Nelson Mandela, « La liberté ne peut être atteinte que par la lutte collective de ceux qui sont opprimés. » La mobilisation populaire est essentielle pour soutenir les nouvelles autorités, résister aux diktats extérieurs et menaces internes, orchestrées par les mauvais perdants et leurs suppôts.
Pour réussir cette transformation systémique, des concertations populaires sont impératives. Ces dialogues permettront de mieux gérer les attentes, de définir ensemble les objectifs à atteindre et de mesurer les efforts nécessaires. « Le sacrifice est le prix que nous payons pour la liberté. » Il est temps de redéfinir nos relations internationales, non seulement avec la France, mais aussi avec l’Allemagne, la Chine, et d’autres puissances, pour un équilibre plus juste.
Il est aussi crucial de faire confiance à l’expertise nationale pour mobiliser les ressources et trouver des solutions pour la prospérité de notre pays. Les talents sénégalais, présents dans tous les domaines, doivent être mis à contribution pour bâtir un avenir radieux.
En conclusion, nous lançons un appel vibrant à tous les segments de la société sénégalaise : unissons-nous pour que l’agenda de souveraineté du Sénégal devienne une réalité. Que les autorités marquent une rupture nette avec les pratiques du passé, en instaurant plus d’équilibre et de réciprocité dans nos relations internationales. Ensemble, nous pouvons transformer notre pays et faire de la souveraineté une véritable force motrice pour notre développement. Le Sénégal de demain se construit aujourd’hui, et c’est ensemble que nous y parviendrons.
Idrissa Doucouré PhD, Exécutive MBA,
Master en planification stratégique et Ingénieur
Président du Conseil Mondial des Investissements et des Affaires, Londres