Le marché du maïs est particulièrement critique. C’est la première céréale cultivée dans la sous-région, mais la production a baissé lors de la dernière campagne, à cause du manque d’engrais et son prix n’a fait que grimper. Et pour les mêmes raisons, les rendements de la petite récolte qui arrive cet été ne devrait pas être exceptionnels. Tout comme ceux de la grande récolte de l’automne dont les semis commencent dans certaines régions. La faiblesse de rendement devrait cependant être en partie compensé par une augmentation des surfaces.
Au manque d’engrais qui pèse sur toutes les cultures, s’ajoute l’insécurité dans la zone sahélienne. En particulier au Mali qui était historiquement le grenier à céréales de la sous-région et qui aujourd’hui ne dégage plus guère de surplus à exporter vers les pays voisins. Le riz est le grain qui sort du lot et qui pourrait être privilégié dans les assiettes ces prochains mois : les stocks sont confortables, la production mondiale s’annonce très bonne cette année, un record de 515 millions de tonnes, selon le Conseil international des céréales. Et même si les coûts du fret ont augmenté, le riz a moins augmenté que le maïs.
D’autres produits de la région, comme l’igname, le manioc ou la banane plantain, pourraient aussi servir de substitut, mais se posent là des difficultés de circulation : plusieurs pays de la Cédéao ont mis en place des interdictions d’exporter. « Des mesures démagogiques qui ont pour effet de tarir les flux commerciaux et d’aggraver la crise », déplore un expert.
La crise se profile depuis plusieurs mois. Et si la guerre en Ukraine, n’en est pas la cause directe, elle est venue aggraver la situation.