TRIBUNAL DE MATAM | LE PROCÈS DU DR ALIOUNE BADARA MBACKÉ REPORTÉ AU 7 NOVEMBRE

Ce jeudi matin, le tribunal de Matam a entendu le Dr Alioune Badara Mbacké ainsi que ses co- accusés Djibril Mbodj, Oumar Ly Ba, Ibrahima Sow et Mayacine Guèye. En outre, Mariama Diop, témoin essentiel dans cette affaire qui a suscité une vive polémique dans tout le pays, a également été présente.

L’audience a été ajournée au 7 novembre pour permettre l’extraction de Dieynaba Sangharé Ndiaye de sa cellule à Liberté 6, à Dakar, en vue de sa comparution. Les avocats de la défense ont profité de cette suspension pour demander la libération provisoire du Dr Mbacké, avançant que toutes les conditions requises étaient réunies. Un des avocats a précisé que le médecin-chef, correctement domicilié à Matam, avait toujours répondu aux convocations des forces de l’ordre et avait constitué deux représentants légaux garantissant sa présence pour l’audience suivante.

« Monsieur le Juge, les déclarations sur les réseaux sociaux ne devraient pas influencer votre décision », a-t-il affirmé, soutenant qu’il n’existait aucun risque d’altération de preuves ou de collusion entre les témoins. Il a également fait valoir que l’affaire avait été exagérée sur les médias sociaux et que les circonstances entourant l’incident avaient été mal interprétées.

L’avocat a également évoqué la situation sanitaire urgente dans la région de Matam, arguant que le Dr Mbacké supervisait des actions de secours au moment oçde son arrestation. « Vous pourriez sauver des vies en le libérant, car les patients l’attendent. Nous ne prétendons pas qu’il est innocent, mais nous sollicitons sa mise en liberté provisoire », a-t-il ajouté.

De son côté, le parquet a souligné la nécessité de maintenir le Dr Mbacké en détention, rappelant que cette affaire, bien qu’elle soit de nature privée, avait troublé l’ordre public. Le substitut du procureur a mis en garde contre les possibles modifications des déclarations des parties impliquées, évoquant ainsi un risque d’altération des preuves.

Finalement, le président de séance a fait sienne la demande du parquet et a rejeté la requête des avocats de la défense pour la mise en liberté provisoire.

Actuellement, le Dr Mbacké et ses coaccusés sont poursuivis pour enlèvement, coups et blessures volontaires, voies de fait et non-assistance à personne en danger. Le médecin est incarcéré depuis le 25 octobre dernier. En parallèle, la partie civile, qui purge une peine à la Maison d’arrêt des femmes de Liberté 6 pour avoir diffusé des vidéos intimes de son ex-mari, a été condamnée à trois mois de prison et à verser 4 millions de F CFA au Dr Mbacké. Ce dernier devra donc patienter jusqu’au 7 novembre pour la suite de ses procédures judiciaires.