D’après les prévisions de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), un épisode pluvio-orageux est prévu du 7 au 9 octobre 2024, touchant initialement les localités de l’est du Sénégal avant de s’étendre progressivement sur presque tout le territoire national. Cet épisode apportera des pluies modérées à faibles, signalant la poursuite de la saison des pluies dans plusieurs régions du pays.
Cependant, avant cet épisode, une accalmie est attendue sur la majeure partie du territoire entre le 1er et le 6 octobre. Les seules exceptions sont les zones sud du pays, notamment Ziguinchor, Sédhiou, Kolda et Kédougou, où des précipitations localisées sont prévues.
Au 30 septembre 2024, les cumuls de précipitations saisonnières varient considérablement à travers le Sénégal. Alors que la ville de Saint-Louis a enregistré un total de 112,5 mm de pluie, Cap Skirring, au sud, a atteint 1883,7 mm. Cette disparité illustre une situation climatique globalement normale, voire légèrement excédentaire dans certaines zones du nord, du centre et du sud du pays. Toutefois, des déficits pluviométriques sont notés dans des régions comme Saint-Louis, Diourbel, Guédiawaye, et quelques autres localités.
Sur le plan hydrologique, des crues ont été signalées dans les bassins des fleuves Sénégal et Gambie. La situation est particulièrement préoccupante à Bakel, où le fleuve Sénégal a dépassé pour la troisième fois la côte d’alerte, tandis qu’une accentuation des crues est observée à Matam et Podor. De plus, le fleuve Gambie présente un risque de débordement entre Simenti et Gouloumbou.
Sur le plan agricole, la campagne de 2024 affiche une situation avancée et normale. Les premières vagues de récoltes ont commencé pour le mil, le maïs, le sorgho et l’arachide. Toutefois, certaines régions telles que Kaffrine, Thiès et Sédhiou font face à des infestations de chenilles légionnaires d’automne et de chenilles mineuses, menaçant les cultures. En réponse, des unités de protection phytosanitaire ont été déployées sur les sites concernés, soutenues par des comités de lutte villageoise.
Les conditions de pâturage sont jugées insuffisantes dans les régions de Louga et Saint-Louis en raison des irrégularités pluviométriques. Cependant, dans d’autres zones, les mares et marigots sont remplis, offrant des points d’abreuvement pour le bétail.
Le Centre de suivi écologique (CSE) a signalé une bonne couverture végétale sur l’ensemble du pays, tandis que l’Agence nationale du conseil agricole et rural (Ancar) recommande aux producteurs de surveiller les oiseaux granivores et de bien préparer leurs récoltes pour éviter les pertes.
Le Commissariat à la sécurité alimentaire et la résilience (CSAR) a également alerté sur une diminution des disponibilités en céréales locales et en légumineuses sur les marchés, signe de l’épuisement des stocks de la précédente campagne agricole.
Le Groupe de travail pluridisciplinaire (GTP), composé de plusieurs structures de l’État, poursuit ses efforts de suivi décadaire de la campagne agricole afin de répondre aux défis climatiques, hydrologiques et phytosanitaires qui pourraient menacer la production et la sécurité alimentaire du pays.