Le neurologue Mbagnick Bakhoum milite pour la mise en place d’une filière neuro-vasculaire dans les structures hospitalières du Sénégal pour une prise en charge des patients en cas d’accident vasculaire cérébral (AVC).
« On travaille avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale à la mise en place d’une filière neuro-vasculaire dans les structures hospitalières, pour améliorer dans la rapidité la prise en charge des personnes victimes d’accident vasculaire cérébral (AVC) », a-t-il dit.
Le neurologue s’entretenait avec des journalistes, samedi, en marge d’une cérémonie organisée au centre culturel régional de Diourbel (centre), pour marquer la commémoration de la Journée internationale de l’AVC.
Selon Mbagick Bakhoum, les difficultés de prise en charge des victimes d’AVC au Sénégal sont liées à l’organisation dans les structures hospitalières.
Les patients victimes d’AVC ont besoin d’être traités « rapidement dans les quatre heures qui suivent l’apparition des signes. Il faut y aller rapidement pour traiter le maximum de patients et pour cela, il faut créer un circuit de prise en charge », a-t-il suggéré.
Il a donné en exemple les pays les plus développés, qui ont dit-il mis en place des filières neuro-vasculaires pour organiser « rapidement la prise en charge du malade du début à la fin ».
« C’est-à-dire du moment où le malade reconnait les signes de l’AVC, en passant par la période de son hospitalisation jusqu’à sa sortie », a-t-il expliqué.
« Au Sénégal, si on prend les statistiques des personnes hospitalisées » pour un AVC au service neurologie de l’hôpital Fann de Dakar, « le taux de décès est de 25% à 30% », a-t-il indiqué.
Les accidents vasculaires cérébraux sont « également la première cause d’hospitalisation et de décès au niveau de ce service de neurologie où un patient sur quatre décède des suites d’AVC », a-t-il déploré.
« Cela veut dire que c’est une maladie neuro-vasculaire grave de santé publique, et qui malheureusement gagne du terrain au Sénégal, touchant les personnes âgées jusqu’aux plus jeunes », a noté le spécialiste.
Il affirme que la principale activité au service de neurologie de Fann « se résume à la gestion des patients victimes d’AVC ».
« C’est notre principale activité d’hospitalisation au service de neurologie » de cet établissement sanitaire dakarois très connu, a insisté Mbagnick Bakhoum, par ailleurs président de l’Association de soutien aux personnes victimes d’AVC.
Il invite les populations à adopter une bonne hygiène de vie, avant d’inviter l’Etat à subventionner partiellement la prise en charge de la maladie qui dit-il est ’’onéreuse’’.
Dans le cadre de la célébration de cette Journée internationale dédiée à l’AVC, une dizaine de médecins de la région de Diourbel ont bénéficié d’une mise à niveau sur la prise en charge des victimes de cette maladie, a-t-il signalé.
SOURCE : APS