VIOLENCES À L’UNIVERSITÉ ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR : LE SAES DEMANDE UNE ENQUÊTE ET DES SANCTIONS

L’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) est secouée par une montée inquiétante des violences. Des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre ont éclaté, culminant avec l’incendie de trois véhicules appartenant au rectorat. Face à cette escalade, le Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (SAES) tire la sonnette d’alarme et exige une réponse rapide et ferme des autorités. 

Vendredi, les étudiants de l’UASZ ont entamé une grève illimitée, dénonçant le retard accumulé dans la construction de douze amphithéâtres, initiée depuis 2015, ainsi que la non-livraison d’un pavillon de mille lits, en attente depuis deux ans. Ils réclament également l’ouverture d’un nouveau restaurant universitaire, estimant que celui existant est insuffisant pour répondre aux besoins. 

Khadim Diène, coordonnateur des étudiants, a déclaré, à travers les médias, que la décision de bloquer totalement les cours résulte d’années de frustrations face à l’absence de solutions. Une marche a été organisée sur l’axe principal menant à l’université, mais celle-ci a dégénéré en violences, marquées par des destructions de biens et des affrontements avec les forces de l’ordre. 

Pour Moussa Diallo, secrétaire général du SAES de Ziguinchor, ces violences ne sont que le dernier épisode d’une série d’incidents graves qui affectent l’université.

« C’est avec beaucoup de regret et un sentiment d’impuissance que nous avons constaté que des véhicules de l’université ont été brûlés. Nous exigeons l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités, » a-t-il déclaré. 

Le syndicaliste signale que les enseignants et doctorants sont régulièrement victimes de brutalités, tandis que du matériel pédagogique est saccagé et que des chefs de département reçoivent des menaces. Selon M. Diallo, l’absence de sanctions a favorisé une escalade de la violence.

« C’est la troisième fois que nous dénonçons ces actes sans qu’il y ait de suivi. Ces fauteurs de troubles se sentent impunis, et cela les pousse à aller plus loin, » a-t-il déploré. 

Le SAES appelle les autorités rectorales et gouvernementales à prendre des mesures urgentes pour restaurer le calme et la sécurité sur le campus.

« L’université sénégalaise entre dans une zone sombre si ces actes restent impunis, » avertit M. Diallo. Il appelle à des sanctions exemplaires pour dissuader les comportements violents et permettre à l’université de retrouver un climat propice aux études.